C'est libre que je suis meilleur

Salut, l’artiste ! / Pensée coupable / Pepsi ou Coca / Respirer pour soi / Où allons-nous ? / Splendeurs et misères

Quand tu as bu à la source, aucune autre eau ne sera plus pure ! (NOURR Edine)

Abderrahman Youssoufi et Ibrahim Serfati

Salut l’artiste !

Comme un souffle que je respire
comme un parfum que je partage
comme des mots qu’on façonne,
ensemble,
l’esprit clair et le cœur qui tremble.
La paume brûlante qui souffre l’attente
le corps qui frissonne
sans crainte ni honte,
Dieu que l’amour est beau !
quand mâle et femelle se confondent
Quand le moi s’efface
et le nous prend sa place,
quand l’orgueil s’essouffle,
quand la vie devient une plaine,
torturée par le vol d’un papillon.
J’ai aimé à la voir aimer
ce que j’ai aimé à lui dire.
Le bonheur est d’abord un partage
quand la générosité l’habite.
Le plaisir à donner
éclipse la joie de recevoir.
J’ai senti, en moi, cette douleur
qui déchire le cœur
quand la plume hésite,
quand le violon gémit,
quand le pinceau tremble.
La beauté est une sorcière
qui s’empare de la raison
brutalise la conscience
et ignore la bêtise,
avec élégance.
Elle a parlé d’elle
comme on dessine un coquelicot
sur la verdure qui balance
sous les caresses du vent.
J’ai écouté ses mots
comme un serment religieux
et de la parabole magique
est sorti son prénom,
une flèche de lumière
qui s’en va déchirer l’ennui.
Elle est née comme le jour
qui s’extirpe de la nuit fatiguée.
L’aube s’est éclaircie
quand elle a ouvert les yeux.
Son regard comme une présence
est venu réchauffer ma solitude.
Comprendra-t-elle que l’art est un destin ?
Que ceux qui le suivent, se perdent
Que ceux qui le méprisent, se vident.
Il est espace, il est instant
il est douleur et bonheur
Et comme la rose qu’on oublie,
se fane et se détourne de la lumière.
Femme lumière, artiste parmi les âmes
Berce mes jours et fais taire mes nuits,
je veux dormir à l’ombre de tes cils
pour que, demain, je sois le premier
à respirer les volutes de ton parfum.

  • Zineb Sialyen Mon dieu comme tu aime la femme trop beau un texte magnifique.
    Nourr Edine bravo à toi tu mérites d’être heureux je suis contente de connaître quelqu’un qui donne la valeur à la femme car elle mérite
  • Zoubida Kouch Une merveille ! Quelle inspiration poétique! J’ai été transportée dans un monde tel que vous le percevez, tel que vous le vivez avec votre amoureuse. On découvre vraiment comme l’amour est beau grâce au pouvoir de vos mots choisis avec précaution .J’en suis éblouie, émerveillée. Bravo Nourr Edine
  • Pilar Fernandez Nourr Edine es la esencia misma de la energia de alta vibracion que todo lo crea , su inspiracion es divina , se transforma en el Dios del que todos participamos pero Nour tiene la gracia y el don de serlo con su poesia con frescura , y espontaneidad . Mi respetoy admiracion a un “ grande “
    Traduction:  est l’essence même de l’énergie haute vibration que tout le croit, son inspiration est divine, se transforme en Dieu dont nous avons tous participé mais Nour a la grâce et le don de l’être avec sa poésie fraîcheur, et spontanéité. Mon respect et mon admiration pour un ′′ grand ′′

Respirer pour soi

Légitime que de se demander, pourquoi certains réussissent à être heureux et d’autres pas ? Où, donc, réside l’assurance à réussir ? Il faut d’abord définir ce qu’est réussir. Si elle est à l’image de celui ou celle à qui il ne manque rien, elle est surtout, à la base, dans cette humble ambition de ne rien exiger et se débrouiller avec ce qu’on a. Combien de nanti bascule de rencontre en rencontre sans jamais respirer avec la même profondeur que le simple artisan qui revient, quelques victuailles dans son couffin, avec le cœur déjà comblé de retrouver sa femme et sa famille ? Le bonheur n’est ni dans l’éclat des couverts en or ou le vertige de la douceur des draps de satin, il est dans l’accomplissement du rêve normal et simple qui ne dérange, en aucun cas, les autres. Il est et doit rester en deçà des limites qui définissent notre espace vital et c’est même pour cela qu’il est naturel de fermer la porte et ne laisser personne entrer dans cette intimité qui manque aux châteaux avec leurs mille chambres ou les villas ouverte aux regards et au soleil. Pour vivre heureux, dit-on, il faut vivre caché. Il est dangereux d’étaler ce pour quoi nous avons lutté. Les hommes regardent et les femmes jugent donnant à votre existence des couleurs inconvenantes au point que votre regard se dénature et invite le doute à déranger le rêve qui vivait de vos certitudes.
Il a raison, l’homme de foi quand il explique que chacun à sa propre mission sur cette terre. Trouver le bonheur commence à l’instant où on a découvert ses limites, ses démons et ses rêves. On se bat, alors, à chasser le diable, à réaliser son rêve dans le cadre de ce que dame Nature autorise à chacun.
Entre la chaire du crabe qu’on déguste sur le feu de bois qui brûle sous l’embrun de la mer et celui qu’on vous sert, dans le luxe d’un grand restaurant, la différence est dans la pureté de l’air qu’on respire. Les gestes simples font souvent les grandes âmes qui savent vivre et avec tout l’argent du monde, la plupart sont incapables de marcher, la tête froide, vers leur destin. Il n’y a, vraiment, de privilèges que dans la science de l’ambition. Plus les rêves se multiplient et plus ils se transforment en mirages, on court alors de fleur en fleur, en quête du meilleur parfum alors que l’algèbre des odeurs est dans le temps qu’on accorde quand on respire la plus simple des fleurs.
Ma mère, Dieu ait son âme, répétait: « les plus belles roses n’ont pas toujours le meilleur parfum ! »

  • Fattma Benkirane Le bonheur est entre nos mains , le peu peut nous rendre heureux, ce qui nous rend malheureux c est le  » moi  » source du malheur de l’humanité qui est devenue inhumaine
  • Geneviève Guevara Magistral comme d’habitude.
    Merci Nourr Edine.
  • Farid Moussaoui Bravo et merci
  • Fatima Ba Bravo cher Monsieur pour ce texte cinglant et objectif.
    Bonne journée
  • Lahoucine Essofi Une vision critique sur la société. Et ces aspects ne sont pas spécifiques aux marocains.
    La solution hélas et ce dont on croyait a été avorté et rendu obsolète à force d’échecs de modèles et de retour lancinant d’un impérialisme aveugle et avide de plus toujours plus.
    Et c’est ce rebond en arrière des idées progressistes qui a rendu le niveau des hommes si vil que sortir et les côtoyer devient écœurant et désespérant.
  • Nouhad Azimani Bravo cher Nour Eddine, je partage avec votre permission
  • El Mokhtar Rahal Un exact réquisitoire sans appel. Ce sont, à juste tire, les graines de l’effondrement d’une société. Et on ne voit pointer à l’horizon aucun signe de rectification comme si une situation anormale est la devenue la règle. Bravo.
  • Karima Semlali Eh oui , le message clé 🔑 il faudrait investir à fond sur l’humain : éducation , enseignement , santé !! 🇦🇱 Nouveau modèle de société visant à investir sur les jeunes
  • Mustafa Khouzaima Publication ardente scène bien zoomee. Vs m’avez rappelé le temps de Moliere. Quant aux grands militants (photos )que leurs âmes reposent en paix.

Pensée coupable

Qu’a-t-elle au creux du dos
pour que ma main devienne fébrile
au point que je dois la retenir
pour rester correcte devant elle ?
Qu’a-t-elle au fond du regard
pour que ma journée devienne claire
quand ses yeux accueillent mon réveil ?
Le soleil s’incline quand la rose
étale ses pétales veloutés,
l’oiseau se fige sur sa branche
pour écouter le ruisseau chanter,
l’aube se retient pour ne pas déranger
le concert de baisers qui inventent la nuit.
Qu’a-t-elle dans sa divine démarche
pour que mon cœur adapte son rythme
au bruit de ses pas sur le trottoir ?
le murmure de la source vierge sans peine,
dérange le silence du sous bois
Qu’a-t-elle fait pour que mes mots
à son approche, tremblent et hésitent.
Pour décrire l’ambiance qui l’accompagne
il faut au verbe, l’audace et le courage,
des guerriers qui choisissent le martyre
pour ne pas revenir sans honneur.

Coca ou Pepsi ?

Le Maroc, en 2011, a connu son printemps, arabe ou pas mais, quand le chef de l’état a pris de cours la grogne qui s’annonçait en proposant la réflexion au lieu de la résistance oppressive, des individus, constitués en gang, ont sauté sur l’occasion pour surfer sur ce qui, chez les marocains, était naturel: la foi. Le Cola était né. L’emballage était séduisant et d’autant plus convaincant qu’il reprenait une tradition aussi vieille que l’histoire. Des macarons apparurent sur la lunette arrière des voitures, des spots, à la télé et des serments dans toutes les mosquées. Le directeur de marketing de cette nouvelle façon de vivre joignait la vulgarité au machisme avec des sous entendus, savamment orchestrés qu’il ne se rendit pas compte qu’il commettait des erreurs. Il participa, peut être, au recrutement des nouveaux adeptes de cette boisson mystérieuse que le paysage de la place publique changea du tout au tout. Autant les femmes se mirent à se refuser d’être femme, autant les hommes se mirent à ressembler aux compagnons du prophète. Des voiles importés d’Egypte et de Turquie se vendirent avec cette impression de redevenir « normale », les mosquées se peuplèrent de barbes hirsutes colorées au henné et des taches bactériennes sur les fronts des prieurs. Pepsi était né ! Cette campagne, le temps d’une députation était efficace, non grâce à son contenu mais aux financements occultes livrés, sous la table, aux nouveaux soldats de Dieu, comme ils aimaient à se décrire Comme si dieu avait besoin d’eux pour le défendre). En une députation, ils réussirent à convertir tellement de femmes et d’hommes que Rabat se mit à ressembler à Istanbul et Casa au Caire. Al Karadawi et Ibn Taymiyya remplacèrent Doukkali et Belkhayat et des affichettes parsemèrent les murs des petits villages. Toutes reprenaient le respect des « macha3irs » des musulmans. Un peu comme si, pendant des siècles les marocains ne savaient pas croire.
Dans cette ambiance de hammam en plein air, les femmes, tout d’un coup, comprirent qu’elles pouvaient semer le trouble et perturber les prières. Les barbus applaudirent au point que les associations qui militaient pour la libération restèrent silencieuses et d’autres associations apparurent. Celles des femmes qui militaient pour la polygamie, celles qui stigmatisaient le harcèlement des hommes par les femmes en Blue jean. Des commerces de hijab et string « halals » et, partout la barbe et le voile était des gages d’honnêteté et de droiture. Pendant les cinq premières années, martelés par le grand « hlaïki » (Amuseur public), la campagne de « musulmanisation » battit son plein. Les gens haut placés de la secte infiltrèrent l’administration au point que le Coran psalmodié était devenu le seul fond sonore autorisé dans les bureaux, les taxis, les hammams et transports. Allah devint une mode qu’on affichait. Des sonneries de téléphone aux porte-clés, il était devenu un vulgaire commerce comme le ghassoul (Argile) ou le savon beldi (Savon).
Hélas pour la secte au pouvoir, ce qui devait arriver, arriva. L’humain incapable d’être infaillible se mit à se tromper, à se laisser aller à ses plus bas instincts. La nature reprenait ses droits. Les gendarmes épinglèrent le vieux vice président de leur état major, avec la plus insolente de leurs prédicatrices, en plein ébat sexuel sur le siège de leur voiture, les caméras surprirent, à Paris, quelques uns de leurs dirigeants s’essayant à la mode occidentale. Quand l’un embarqua sa masseuse dans ses bagages, l’autre ôta son hijab et dansa devant le Moulin rouge à Pigalle. E plus de l’attrait de l’instinct sexuel, des gabegies incroyables furent mises à jour, quand l’un se fait livrer des camions de barres chocolatés, l’autre se paya le plus grand mariage du siècle.
Des figures se rebiffèrent et au sein de leur camp apparut l’éternelle combat des valeurs qui faute de fusionner s’affrontèrent. Coca Cola et Pepsi Cola s’affrontaient. Quand les uns voulaient rester fidèles aux premières paroles, d’autres commencèrent à s’habituer à la vie normale et humaine. La star de Pigalle alla jusqu’à parler d’hypocrisie sociale et accepta de reconsidérer les relations sexuelles entre adultes consentants.
Quand Pepsi grignota des parts de marché, Coca, comme en 1985, proposa un nouveau gout, une nouvelle formulation et, petit à petit, l’air du changement souffla sur le sommet du minaret. Les fans de Pepsi criait que rien ne doit changer. On pensa même à commercialiser, à la fois, Pepsi Cola, Coca Cola classique et Coca Cola. L’essentiel n’est pas d’être meilleur mais tant que la population en parle, c’est l’essentiel. C’est la meilleure des campagnes publicitaires. « Parlez de nous en bien ou en mal, mais parlez ! »
La seule caractéristique humaine qu’ils semblent oublier, c’est que l’humain, être biologique par excellence, reste profondément animal dans le sens que si son esprit arrive à contrôler une force de la nature, la nature, elle, finit toujours par reprendre ses droits. Petit à petit, les marocains prennent conscience du gout pas naturel des Pepsi, Coca classique ou pas et qu’il n’y a pas mieux que l’eau fraîche qui jaillit de sa source dans la montagne.

Et là, je me rappelle avoir dis, un jour:
« Quand tu as bu à la source, aucune autre eau ne sera plus pure ! »

où allons-nous ?

J’évite de sortir sans raison depuis que la rue est devenue un spectacle de médiocrité ambulante. Les chauffeurs au volant de leur voiture ont cette arrogance proportionnelle à la qualité du véhicule au point que cela me rappelle, à chaque fois, le macaron du cycliste qui a créé, à Paris, l’association qui a pour devise « 100 chevaux sous le capot et 1 âne derrière le volant ». Il vous double en dépassant la ligne pour arriver avant vous au feu rouge. En plus de ce manque de civisme qui rend nos rues sales et poussiéreuses, il y a cette mafia, en gilet jaune, qui a pris possession des trottoirs. Un métier qui n’en est pas un car le gardien, qu’il se prétend, ne garde rien et en cas de vol ou de vandalisme sur votre voiture, il vous répondra, convaincu d’avoir raison, « vous n’êtes pas le premier ! »
A chaque fois que vous démarrez pour aller quelque part, vous êtes frappé par le nombre de mendiants. Cela va du réfugié arrivé du Sud de l’équateur, qui se balade en vous accostant pour quelques dirhams, à la femme qui a fui la Syrie pour ne rien trouver d’autre que d’envoyer sa fillette de douze ans, vous coller en tendant la main.
Tous ces hommes qui excellent dans l’associatif, les professionnels de la politique, les militants de parti, sur le retour, les bourgeoises en mal d’activité qui gère une association comme on gère une basse cour, les retraités qui jouent aux cartes sur une natte au coin de la rue, tout ce beau monde, quelle idée se font-il de l’humain. L’Humain et sa dignité et non l’occasion de s’inscrire des « hassanates », Non, ni le bien pour se farcir une réputation ou pour meubler son temps mais l’action organisée, pensée et réfléchie que le gardien de parking se responsabilise, ou que la réfugiée syrienne s’inscrive dans un programme d’accompagnement pour qu’elle n’ait pas à « utiliser » sa fille au lieu de l’envoyer à l’école.
« Al madahir », les apparences seules comptent. Du type de voiture que l’on se paie à crédit à la tache bactérienne sur le front pour faire croyant, ont métamorphosé un peuple, jadis, bon vivant et agréable à vivre. Combien de procès en malversation pour des associations qui brassaient des millions ? Combien de politiciens devenus affairistes ? Combien de syndicalistes ont troqué le combat pour les travailleurs contre le confort d’une Mercedes ?
Il nous faudra tout revoir, tout raser pour tout recommencer avec à la base et comme objectif, l’humain. Citoyen, instruit et responsable. L’école remaniée pour former avec des valeurs universelles, il nous faudra chasser le discours qui raconte la vie actuelle avec des couleurs du VII° siècle, rappeler aux gens qu’ils sont à l’image de leur rue, de leur comportement au volant et de l’idée qu’ils se font du respect des autres.
Une ségrégation s’est installée, en sourdine pour ébranler le principe d’égalité. On est croyant ou pas, riche ou pauvre mais rarement de simples citoyens avec les mêmes droits et les mêmes libertés. L’échelle sociale a troqué les valeurs humaines contre le nombre de sourates apprises et plus votre barbe devient longue et plus vous devenez expert en lévitation pour vous élever au dessus des autres.

Splendeurs et misères

Toile Belaid Belhaoui

Toile Belaid Belhaoui

Certains se plaisent dans le spectacle d’une rue désertée par ce qui, hier, étonnait l’étranger. Hier encore, le marocain était, en apparence, au dessus de ces détails qui, aujourd’hui, font le croyant. Il vivait comme ce cambrioleur qui en ouvrant la caisse trouva un Coran qu’il embrassa et l’écarta avant de s’emparer de l’argent. Il était comme ça, le marocain moyen. Sa foi était une affaire entre Dieu et lui et, personne ne pourra le juger car l’homme parfait n’existe pas. Il pouvait passer des heures au comptoir, bière après bière jusqu’à voir l’ange Gabriel et se mettre à discuter avec lui, sur le chemin du retour. En fait, comme un adolescent que les hormones perturbent, il apprenait à vivre sous le regard des anges avec cette certitude que Dieu était miséricordieux. Bon nombre d’ailleurs, au crépuscule de leur existence se transformaient en Omar Ibn Khattab avec prières ponctuelles et pèlerinage pour se laver de leurs péchés. La religion n’était pas un code militaire à appliquer à la lettre mais une lecture personnelle de la voix inaudible de Dieu. Le bien n’obéissait ni à l’interminable lexique écrit dans les cellules sombres d’El Azhar, ni aux délires préhistoriques d’un Taymiyya au sommet de sa démence. il était ce ressenti quand la main tendue vers l’orphelin à fait germer le sourire.
Au contraire des brigades de la foi qui grouillent dans l’obscurité des ignorances, personne ne jugeait personne et chaque chevreau sera suspendu par sa patte. Nous étions égaux devant Dieu et si les abonnés de la prière rencontraient ceux qui n’y croit que d’un œil, le commun s’échangeait contre l’érudit. C’était presque prétentieux que de se prétendre plus musulman que les autres, un crime de vanité qui pouvait être sanctionné d’exclusion. Aujourd’hui, ils sont tellement nombreux, les prétentieux et les vantards qu’on a l’impression que c’est le Maroc à l’envers.
La société, comme toutes les autres de par le monde était stratifiée. Il y avait les « 3roubis » (du terme arabe) qui signifiait blédard, ignorant ou en retard. Le « Mdini » (De Medina) ou citadin, moderne et instruit. Le « Chel7 » ou amazigh, généralement digne de confiance car ils ne savaient pas tricher. « L’Ihoudi » ou juif dont on appréciait la cuisine et ces fêtes où se distribuait ce pain azim ou un pain que les Juifs font cuire durant la fête de Pessa’h (Pâque juive) en souvenir de leurs ancêtres qui selon la tradition juive, se nourrirent de pain sans levain dans leur hâte à quitter l’Égypte, où ils étaient retenus en esclavage. Les « N’sara » avec leur sérieux et conscience professionnelle et leur savoir vivre. C’était cela le Maroc de mon père et mon grand père. Un peuple si uni que même colonisé, il continuait à vivre en s’adaptant à l’étranger. Loin d’être revanchard, sa patience légendaire a fait que pendant la moitié d’un siècle, s’il a été exploité, n’a pas cessé d’apprendre. Ce mélange de cultures ont donné jour à un citoyen si enraciné dans sa terre que rien ni personne ne pourront l’en éloigner.
Dans n’importe quel pays du Monde, des marocains se sont installés et aucune région ne leur a pas été inaccessible. la preuve s’il en est que leur génie est si prompt qu’aune doctrine ne pourra les enfermer dans un moule quelconque.

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