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Raid MAROC
Carnets de voyage
CAMPING CAR
Comment parcourir le pays à moindres frais ? C’est la question qui se pose quand on décide de « voir du pays ». Nos hôtels et restaurants ne conviennent pas au citoyen resté attaché à ses traditions et quand on vous présente des « mlawis » au prix de crêpes Suzette, on est pris pour des demeurés. Il me fallait trouver un moyen qui me permettrait de manger et dormir comme si j’étais chez moi. La solution est toute trouvée: Le camping car ! Seulement, au Maroc, la culture camping-cariste était inconnue, voir absente. Importer un camping car relevait l’illusion quand on jette un œil sur les taxes à payer pour son dédouanement.
Il ne me restait qu’à aménager un fourgon en camping car. Internet était là pour m’aider, d’abord à en entrevoir les difficultés quand il faudra penser aux équipements. Ensuite les bases, d’une part de l’isolation thermique et d’autre part, pour ce qui est de l’autonomie énergétique.
La première étape, avec l’aide d’un menuisier, nous avons installé les parois, le plancher et le plafond, parfaitement isolés avec de la laine de verre. Pendant plus d’un an, j’ai d’abord opté pour une structure cuisine vers l’arrière, salon et lit escamotable au milieu. Deux blocs de rangement en vis à vis, servaient de banquettes pour le coin salle à manger et, la nuit venue, il suffisait de tirer des lattes, pour les accommoder en lit. L’aménagement fut long et lent, à cause du matériel spécial camping car qu’il fallait dénicher localement ou à l’étranger. « Tout le confort », c’était le cas de le dire jusqu’au réfrigérateur, évier, toilette chimique, en plus de la télé et la chaine Hi Fi.
Les premières tentatives d’escapade furent d’abord pour de petites distances et, c’est ainsi que Moulay Bouselham devint mon coin préféré pour les fins de semaine.
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Ah, le Maroc ou relire Rabat !
Quand il est égrené comme un chapelet de prières, quand il est imaginé par une âme experte du beau et quand il est humé comme une senteur orientale.. C’est le rêve tissé sur le travail d’un artisan qui raconte tout en martelant le cuivre ou le cuir. Il raconte le bien être d’un passé qui se continue, qui se prolonge et se déguste au présent.
On ne parle pas que de Rabat, la capitale mais également de la femme élégante qui joue des mains ornées d’arabesque au henné. La ville s’habille au couleurs du siècle avec des caftans aux mille lumières, d’un autre temps, d’une autre époque et pourtant, indétrônable car inimitable. Elle est belle, elle est en avance sur le reste du pays. Le phare qui indique au citoyen le chemin vers lequel se dirigent les amoureux des belles choses. Le baromètre de la vie culturelle marocaine et, même si la ville blanche lui dispute parfois, la modernité qui s’étale sur sa corniche bruyante, elle reste belle aux yeux de ceux qui, de l’intérieur, viennent s’informer au ministère sur leur avenir.
Rabat, c’est « ma » ville, celle du lycéen perdu dans ses rêves et ses désirs et si, quand je la quitte, c’est un peu comme une déchirure, j’y reviens et je m’y retrouve comme avant de partir. Elle colle à la peau comme une femme jalouse, possessive mais généreuse. Elle grandit, s’embellit et s’élève et chaque siècle ajoute à sa grandeur un peu d’éclat, un peu d’élégance et un peu de prestige.
Rabat, c’est le Maroc officiel, celui des cachets qui légalisent une page mais c’est surtout, cette torpeur insaisissable qui vous emmène du Bou Regreg à l’océan sans quitter la chaleur des gens qui font son univers.
La magie de mon pays tient à cette sublime orchestration des atmosphères au point qu’à Rabat, Marrakech vous manque quand Fez vous attire. De Oujda à Agadir et des plages blanches du Sahara, aux palmiers de Skoura, le pays vous enrobe et vous emporte vers des univers , si variés que vous vous demandez pourquoi le pays est-il encore à se battre pour être encore meilleur !
PHOTO: déclenchement par Rafale - Canon EOS D400 "Pécheur au filet"
Souffrances
Comme un bébé négligé, comme une femme ignorée et comme un homme blessé, mon pays souffre dans le silence des hypocrisies, dans les discours qui vantent au diable les bienfaits du paradis. Ils ont conquis la rue habituée aux dialogues incertains, ils laissent pousser leur barbes pour se déguiser en croyants et enveloppé leurs femmes dans des linceuls en couleurs pour faire croire que la vertu est leur commerce. Ils chantent la mauvaise foi comme des corbeaux déguisés en hirondelles. La sauce graisseuse qui macule leurs doigts épais rappelle le dégoût vomi sur les marches d’un souk transformé en mosquée.
J’ai honte de me dire, comme eux, citoyen du même pays.
Quand je les vois triturer le mensonge comme une flèche qui sème le doute et la zizanie, j’ai peur pour ma rue, pour sa poussière devenue normale après le passage des éboueurs qu’ils ont remplacés. Avant je haïssais le flic qui dormait avec son uniforme, aujourd’hui, je déteste l’imam qui vit sans vraiment rien faire.
J’exècre la femme qui se cache pour mieux voir les autres et je tremble pour la fillette déguisée en nonne sans comprendre.
Ils bavent et discutent pour se convaincre que la pédophilie légale est un don divin
et que… l’homme vrai ne peut se contenter d’une paire de seins !
Je les vois en intellectuels avertis dessiner des discours parfaits mais quand j’essaie de comprendre pourquoi oublient-ils d’être humain, je découvre le loup qui sourit pour séduire la chèvre dans leur attitude apprise par cœur.
Ils sentent l’odeur des rues tachées de sang quand quelqu’un ose les contredire et aiguisent la menace devant le regard des prochaines victimes. Acariâtres comme une vielle femme toujours vierge, ils refusent de voir en public ce qu’ils adorent admirer en cachette et prétendent d’être aussi purs que le canal qui évacue nos ordures. Plus humain que le prophète, ils s’inclinent avec diligence quand le maître qui les terrorise arrive pour les voir. Ils s’entendent discuter dans le silence des promesses qu’ils oublient devant le buffet garni que le peuple paie pour les réunir. Il s’applaudissent pour se donner le courage d’assumer leurs mensonges et quand vient le soir, après la dernière prière, ils fomentent le discours comme on prépare une liqueur.
Demain, ils devront, encore, mentir au point de se convaincre que… la vérité est un mensonge qu’il ne faut pas dire !
Le rituel rodé comme une vieille voiture, ils inventent des vendredi blancs comme l’aube de l’Islam et se prétendent sains comme des saints arrivés en retard. Ils échangent entre eux, sur le chapelet qui sent l’odeur du poulet aux citrons, les idées trompeuses comme on échange des adresses de coiffeur et, se congratulent en gloussant comme des hyènes affamées.
Le grand homme, le visage alourdi par une barbe vaincue par la pesanteur, me toise, me juge et devant l’air que j’ai à ignorer sa bêtise, esquisse un sourire et s’incline pour me servir. Je demande le prix, pourtant affiché. Il prend l’article et fait mine de l’envelopper en me murmurant: « Pour toi, donne ce que tu veux », avec un œil qui regarde ailleurs. Je ne dis rien et le regarde. Il lisse sa barbe pour me convaincre qu’il est musulman. Je le fixe encore. Il dépose l’article et se détourne comme un commerçant pris en flagrant délit de mensonge. Sans rien lui dire, il avait compris que l’apparence ne fait pas le croyant. Pendant quelques minutes encore, je le saurais coupable. Coupable de jouer un rôle pour plaire à Dieu. Il sait, pourtant que celui qui triche n’est pas croyant.
« Triste châtiment qu’il se donne pour survivre en trompant les autres. » me dis-je en le quittant.
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Dans le sud du Maroc,
des oasis ancestrales
menacées d’extinction
J’ai grandi dans cette oasis et j’ai été témoin de son rétrécissement progressif”, déplore Mohamed El Houkari, un résident de l’oasis de Skoura, qui compte quelque 25.000 habitants. “La menace de sa disparition est bien réelle”, s’alarme cet acteur associatif de 53 ans, devant un canal d’irrigation à sec.
Des siècles durant, les oasis marocaines ont été le foyer de concentrations humaines, d’activités agricoles et d’un patrimoine architectural et culturel, bénéficiant de leur emplacement sur la route des caravanes commerciales transsahariennes.
Aujourd’hui, à Skoura, seuls les oliviers peu gourmands en eau résistent encore à l’ombre de la palmeraie, qui se résume pour le reste à un paysage de terre craquelée. Pourtant, jusque dans les années 1980, des “grenadiers et des pommiers poussaient ici”, se souvient Mohamed.
Avec des cycles de sécheresse de plus en plus fréquents et dévastateurs, les oasis, autrefois boucliers contre la désertification, sont désormais “menacées d’extinction en raison de l’impact considérable des températures élevées sur les ressources en eau”, a récemment alerté l’ONG Greenpeace. Au cours du siècle dernier, le Maroc a déjà perdu les deux tiers de ses 14 millions de palmiers, selon des chiffres officiels.
« Lighara » – Jil Jilala
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