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Pourquoi pas ? / Esprit es tu là ? / J’ai rêvé d’elle / Il ne meurt jamais, le soleil / La chance que nous avons / Elle sait
« Je me demande ce que je possède vraiment. Je me demande ce qui subsistera de moi après ma mort. Notre vie est brève comme un incendie. Flammes que le passant oublie, cendres que le vent disperse : un homme a vécu. »
Elle le connut,
par hasard,
sur whatsapp.
Ils prirent l’habitude
d’échanger leurs impressions
sur leurs vies
devenues tristes
et monotones.
Ses paroles délicieuses
réveillaient en elle,
la jeune fille enterrée
au lendemain
de l’échange des anneaux,
l’attention qu’il prenait
à lui rappeler sa féminité
donnaient à ses jours
un soupçon de bonheur
un peu de joie
mais tellement de lumière
que, quand il osa
lui proposer une rencontre,
elle n’y vit qu’une étape de plus
vers sa résurrection.
Sans hésiter,
sans y voir du mal,
elle accepta
et, le jour où elle courût
vers l’étrange inconnu,
elle ne pensait qu’à elle
mais quand elle arriva,
son cœur se figea
son mari était là,
sur le banc de ce jardin
où la première fois
elle lui céda
le premier baiser.
« Toi ? », les yeux exorbités
lui cria-t-elle, déchirée,
entre la honte et le bonheur
« Pourquoi ? »
» Pourquoi pas ? »
Il se leva et vint vers elle
« Excuse le stratagème
il me fallait vérifier
si je te méritais encore »
lui dit-il
en la prenant dans ses bras.
« Si j’ai réussis à te séduire
la première fois,
je ne peux le faire encore
que si on s’aime vraiment ».
Elle éclata de rire
et s’abandonna dans ses bras.
L’amour est un tout
nous n’en sommes
que deux parcelles qui,
quand elles s’emboîtent,
donnent à l’endroit
tant de lumière
que le foyer devient
dans le ciel immense
des amants véritables,
un nouvel astre
qui scintille…
« Je me demande ce que je possède vraiment. Je me demande ce qui subsistera de moi après ma mort. Notre vie est brève comme un incendie. Flammes que le passant oublie, cendres que le vent disperse : un homme a vécu. »
Mort sans le sou sur un banc public en 1971 à Paris à l’âge de 41 ans, les œuvres de Jilali Gharbaoui s’arrachent aujourd’hui à des prix astronomiques. Sa peinture la plus chère est « L’éclosion ». Ce tableau abstrait a été adjugé à plus de 2,5 millions de dirhams à Paris en octobre 2015. Cette histoire, bien que dramatique et triste, laisse un gout agréable quand on se rend compte que c’est l’oeuvre qui fait l’homme et non l’inverse. Il vous arrivera, peut être, au crépuscule de votre vie de vous retrouver sans rien mais qu’importe si votre passage dans cette vie a laissé des traces. Les traces, cela va du bonheur que vous avez pu donner à la parole qui, grâce à elle, une vie a été sauvée.
A vous regarder, ainsi comme une brindille sans vie, vous pensez avoir échoué, que de votre vie, il ne reste rien mais en fermant les yeux, vous retrouvez le bonheur dont vous étiez le moteur. En réfléchissant, un peu, vous vous demandez ce qu’aurait été la vie si vous n’aviez pas existé. De tous les grands hommes, que reste-t-il si ce n’est une dalle en granite ou un tas de cailloux ?
En réalité, ce qui en reste, c’est cette présence qui donnait des couleurs aux conversations ou des senteurs aux ambiances que d’autres ont cru inventer. Ce qui restera de vous, ce sont des bribes dans un bavardage convivial. Certains penseraient à vous, devant un problème et se demanderaient sans le dire, ce que vous, vous auriez fais. Non que vous êtes un exemple pour eux mais juste l’alternative qui manque à leur réflexion. Un catalyseur qui favorise une réaction sans vraiment en profiter. Votre passage, dans leur vie, est cette minuscule lumière dont ils ne se servent que dans l’obscurité totale, quand ils viennent à se retrouver impuissants et incapables, simplement de vivre comme vous avez le don de le faire.
Pendant qu’ils gambadaient dans la lumière et la chaleur, tu comptais les minutes qui te séparaient du jour où tu allumerais ta propre lumière. Tout est là. On ne t’a pas donné le feu, tu as appris comment le faire jaillir.
C’est cela le génie des hommes, les vrais. Ceux qui ne comptent que sur leur force d’esprit pour s’en sortir. Ils n’ont ni le bras long, ni l’ami du gouverneur. Ils n’ont que le sens du droit et du devoir, le sens de l’honneur quand l’adulte s’assume et s’épanouit dans la dignité du travail. Pendant que tu t’obliges à utiliser ton savoir faire, ils apprennent à vivre à l’ombre de ton altruisme. Sangsues gluantes accrochées à ton existence, tu ne peux ni t’en débarrasser sans faire couler le sang, ni les laisser vivre sans les avoir invités.
Alors, quand devant ton miroir, tu t’étonnes de l’aspect qu’il te renvoie de toi, penses à ce que tu as pu faire pour ceux et celles qui, aujourd’hui, sont debout, pour t’en réjouir.
La fleur a besoin du soleil pour s’épanouir mais quand les nuages occultent sa lumière, parfums multiples et pollens épars encensent l’atmosphère !
Le plaisir que j’ai à la voir
elle en use pour faire
durer le temps du bonheur
quand elle danse en marchant
quand elle rit en parlant
et me dessine l’imaginaire
volupté qui transforme
L’air glacial en volcan.
Elle sait pour avoir, un jour,
fait de l’homme que j’étais,
un prince avec un royaume
qui, chaque matin, se réveille
étriers d’or et d’argent,
sur un blanc étalon
dressé pour lui obéir.
Elle sait, avec lune et étoiles,
étendre un ciel sur l’univers
de ces corps qui se mêlent,
fusionnent et se décollent
comme pour créer la lumière
dans l’obscurité de l’ennui
ou la solitude meurtrière.
Elle sait que je sais en elle
tout le pouvoir qui me sera,
au crépuscule de ma vie,
nécessaire pour accueillir
la démission d’un corps
trop fatigué pour aimer,
trop en colère pour accepter
de perdre, sans rien faire,
l’ivresse que son corps
me procure, chaque jour,
sur un regard ou un sourire,
un geste ou une posture…
Je sais, maintenant, pourquoi
elle a, toujours, su que,
c’est avec elle et pour elle
que dieu avait écrit
pour nous le meilleur
de ce que nous étions.
C’est beau de ne plus croire à rien sauf à ce que nous arrivons à expliquer, à comprendre, à contrôler, quand, plus personne ne décide pour nous. C’est même, dirai-je, le début de la liberté quand on refuse qu’un autre vienne me « raconter » comment vivre, mourir ou aimer.
Ma conscience du droit et du devoir ne me vient ni d’untel, ni d’un autre mais de mon engagement à respecter les règles du vivre ensemble en veillant à me réserver cet espace vital, privé et individuel où rien n’est interdit et que personne d’autre que moi ne peut violer même s’il faut mourir pour le défendre. Il y va, justement, de cette liberté, comme le rêve ou la pensée, qu’aucune force ne peut réprimer.
Plusieurs fois, à la fin d’un livre, même quand l’histoire est triste, le héros ou l’héroïne ayant atrocement souffert, j’ai envié le prisonnier dans sa cellule. Même en prison, on peut rester libre quand on transforme sa geôle en ermitage. Ne penser ni aux joies artificielles des fortunes indécentes, ni aux apparences affichées comme des médailles de guerre imméritées, ni mêmes aux jouissances charnelles à demi atteintes… Au fond, la liberté n’est véritable que quand l’esprit, hirondelle heureuse, nargue le conformisme et ignore ces palissades dressées pour retarder l’envol ou diminuer l’intensité des joies quand la peur, telle un voile, assombrit l’horizon.
Une « zénitude » utopique que pourtant certains atteignent quand gloire et fortune deviennent des illusions de bonheur et, elles l’ont toujours été, d’ailleurs !
La vrai richesse, pour ceux qui ont compris le message, est à portée du regard, même chez l’aveugle qui, à force de travail, a appris à jouer du violon. Elle est en nous et nul besoin de nous éparpiller pour qu’on vienne nous la confirmer.
Mais alors, d’où nous vient ce besoin viscéral de nous voir reconnu comme singulier par les autres si ce n’est les vides et les interstices que nous ne cherchons qu’à combler ? Occulter nos faiblesses pour nous faire croire que le monde est parfait, vivre dans l’illusion d’un paradis, ici bas ou dans l’eau delà.
Que Dieu existe ou pas, qu’importe quand on prend conscience de ce qui a été créé en nous, pour nous et qui nous élève au dessus du minéral, du végétal et du bestial: l’esprit humain !
Le miracle ultime de la genèse…
Je rêve d’elle
Les yeux fermés ou ouverts
Je rêve d’elle pour demain
pour ce que j’ai à lui dire,
je rêve d’elle pour hier
quand elle a bouleversé
mon regard avec ses rires,
les éclats sur ses pupilles
ou le suave parfum
qui fait de son cou
une falaise vertigineuse.
je rêve d’elle pour
quoi chercher à lui dire
quand, en face de moi,
elle s’invente plus femme
que ce qu’elle peut être,
pour terrasser ce qui reste,
comme raison ou conscience,
dans l’être qui s’accroche,
naufragé volontaire
que l’amour a dompté.
Je rêve à elle
pour prolonger l’ivresse,
apprendre à retenir
la fureur de l’aimer
quand je la regarde revenir,
garder au fond de moi
ce que, plus tard, le soir,
je raconterai avec les mots
que j’ai inventés pour elle.
Pourquoi, dites moi,
son sourire danse et ondule
sur les flammes qui dévorent
le bois des souvenirs,
les charpentes obscures,
ou les forêts d’espoirs
des mal aimés, morts nés
pour n’avoir pas su chercher
la vie dans la douceur
ou la couleur des beautés
qui annoncent le printemps ?
Pourquoi rêver d’elle
si, au fond de son regard
on ne trouve aucune source
de volupté véritable,
aucune promesse de bonheur
dans le goût des baisers
qu’elle sait distiller
à l’ombre des fragiles cils
qu’elle utilise en éventail.
Brise de langueurs éphémères,
subtiles volutes invisibles
ou fébriles invites féminines
pour écrire le plaisir à être
ce que nous ne savons
ni imaginer, ni construire.
Le poète lui dira, le matin,
« À tes côtés, avec toi,
le miel n’est pas nécessaire«
Le soir, la lumière est inutile.
Il nous est facile de survivre et, mieux de vivre dignement car nous avons l’heureuse chance de descendre de siècles d’apprentissage d’empathie.
Quand on cite notre hospitalité légendaire ou le raffinement gastronomique ou vestimentaire, d’abord ce n’est pas un *package » acheté en ligne ou une formation dans une école spécialisée, ni un formatage importé d’Orient ou de l’occident, c’est un très long cheminement, une usure du temps faite de heurts, de blessures, d’intrigues et de trahisons mais également de joies, de découvertes et de créativité que la vie nous a offertes et qu’elle présente à toutes les nations du monde. La seule différence, c’est notre conscience, voulue ou pas, imposée ou pas, volontaire ou pas, de la nécessité d’une solidarité à toute épreuve qui profite à tous et à chacun !
Est-ce le climat ou les hommes qui nous l’ont imposée, ou les deux ? Qu’importe ! L’histoire ne nous le dira pas en termes claires mais quand la valeur des choses, des biens et des personnes revêt pour une communauté, une importance telle que pour chaque membre, l’ancien est précieux, le nouveau est bienvenu, le présent devient ce précieux maillon qu’on appelle patrimoine identitaire. C’est grâce à lui que l’imazighen renaît de ses cendres, la religiosité séculaire retrouve son cours et l’identité, telle une femme qui revient du hammam, à la fois, belle comme un soleil et parfumée comme un printemps qui vient à temps.
Notre humilité à penser que nous ne sommes pas les uniques artisans de l’embellie qui illumine notre horizon nous vient, à la fois du lourd héritage laissé par d’illustres hommes et femmes du passé et de cette personnalité acquise au fil des siècles et des millénaires.
Nous sommes peut être les fils et petits fils d’El Jabri, Mehdi Menjra ou Laroui mais nous sommes aussi les spectateurs du temps, attentifs à la grande girouette des modes et de l’évolution. Ceux qui résistent comme ceux qui s’abandonnent au sens du courant, ni les uns, ni les autres ne sont inutiles, au contraire car chacun œuvre à sa manière pour garder intacte l’identité. A la fois chêne et roseau, fort pour affronter les bourrasques des médiocrités qui nous assaillent et souple pour plier, résister et reprendre le fil de la raison qui finit toujours par triompher.
Au fond, ce qui nous arrive, bon ou mauvais, n’atteint en rien, la belle manière qui nous fait vivre, ici ou ailleurs, avec des valeurs que beaucoup paieraient très chères pour en avoir le formulaire vierge de l’inscription au patrimoine immatériel de l’humanité.
Alors, oui, notre unique chance vient de notre propre héritage ancestral, de notre vigilance à en rester fier et notre obstination a le rendre meilleur pour les générations futures.
Nourredine217 posts
Ce qui a, vraiment, un sens dans l'Art, c'est la joie. Vous n'avez pas besoin de comprendre. Ce que vous voyez vous rend heureux. Tout est là ! (Brancùsi)
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