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Qu’a-t-on fait de Dieu ?
Aéroport Roissy-Charles de Gaule, dans un couloir traversé par les voyageurs, les chariots de nettoyage, à même le sol, couvert de poussière, un homme, la soixantaine, prend la position du prieur et se met à exécuter « Sallat Al ASR », une jeune femme voilée, se place derrière lui et se met à prier.
Ma première pensée: «إن كنتم على سفر » ou si vous êtes en voyage, le culte s’interrompt. D’une part, la fatigue du voyage et d’autre part et c’est important, le respect du culte, l’image qu’on en donne. Sur un sol, traversé par des chaussures qui ont ramassé les immondices et la poussière, quelle idée donne-t-on sur notre sens de la propreté ?
Cette prière, même faite avec toute la sincérité du monde, emportera vers Dieu, comme une insulte à ses vœux, toute l’ignorance d’un des principes premiers de la religion, « l’hygiène », au point qu’il l’a intégrée à la foi. Quel croyant est-ce celui qui ne songe qu’aux rîtes sans s’assurer de ce qui les conditionne.
Dieu n’oblige personne à se plier à ses instructions et mieux, il exige, quand on s’adresse à lui, que l’on soit digne du regard qu’il pose sur nous. Les ablutions ne viennent-elles pas avant la prière ? Propre dans sa tête et propre dans son corps, telle est la posture digne de sa grandeur.
Regarder le silence de la beauté, un instant,
et la vie toute entière devient belle !
Elle me manque, cet être dont le corps chante la femme qui l’habite. Elle apporte le bruit qui fait tordre le cou à l’interdit regard qui accompagne sa démarche. Sa présence est une ode qui traverse ma demeure inondée de solitude. Elle fait frissonner jusqu’à la racine, les cheveux qui s’imprègnent de son parfum. Elle bouleverse ma sérénité avec élégance et, dès qu’elle s’en va, je me refuse d’être serein. Des lèvres qui rient, qui fabriquent le verbe avec féminité, je ne retiens que le contour et la texture et si mon regard descend sans faire de bruit, je respire avec difficulté le spectacle d’une chemise entrouverte. Subtil dessein que de divertir la conscience pour contrôler ma raison mais j’aime me perdre dans les dédales des courbes et des volumes comme pour découvrir que la volupté est un univers qui réveille tous les sens. Belle comme une aube qui chasse les brumes en retard, comme une jument qui nargue l’étalon et galope pour mieux attiser le désir.
Chant de poète
Je hais le silence des gens devant l’acte qui méprise la citoyenneté comme je hais que l’on détourne le regard quand on tue la solidarité au nom des ambitions dévorantes. Je hais le juge qui se retient quand il faut ouvrir le code pénal aux pages qui ignore le statut, la fonction ou la fortune. J’exècre le procureur qui préfère étaler le tapis « zayan » dans son couloir au lieu d’aller secouer les têtes qui se pensent au dessus du droit. Je hais les hommes qui prostituent la tradition pour ne pas céder leurs droits à celles qui préparent leur confort mais je hais aussi les femmes qui, pour être tranquilles, s’enferment volontairement dans les prisons en toile reçues comme un cadeau de mariage. Je hais la liberté handicapée qui circule en fauteuil roulant entre les barbes hypocrites et le hijab de la castration. Je hais mon pays quand il laisse faire les puissants et menace les pauvres qui veulent s’indigner. Je hais ces scribouillards qui ,au lieu de dénoncer le crime, s’ingénue à lui trouver une raison et je hais les mots alignés comme une écriture sainte qui refuse la contradiction. Je hais les mosquées qui détournent les enfants de l’école et s’élèvent au dessus des toits pour humilier la connaissance et le savoir. Je hais mes compatriotes quand il s’exclament devant l’image d’une pâtisserie alléchante et regardent ailleurs quand le crime est commis sur le seuil de leur voisin. Je hais ce silence qui indique au tyran qu’il peut encore mieux faire.
Je me hais quand ma voix reste faible et ne va pas plus loin que le trottoir comme je me hais quand je ne trouve pas les mots pour décrire jusqu’où peut aller la bêtise quand les égoïsmes sont les plus forts. Je hais l’enfant qui meurt dans le silence des parents incapables de pleurer et quand pleurer devient une atteinte au vacarme de la loi. Je hais le chaouch qui accepte d’être servile pour un dirham de plus et je hais l’élu qui tourne le dos aux promesses pour lesquelles on l’a choisi. Je hais le bourdonnement qui accompagne le sommeil des élus au parlement et je hais la comédie arrangée en conseil de gouvernement.
A force de haïr les miens, je leur suis devenu étranger car mon pays ne sera jamais habitée par la peur ou vaincue par l’hypocrisie. Il est plus grand le destin que je réserve à la terre que grand père m’a laissée et, seul ou accompagné, je mettrais des fenêtres aux consciences recluses, j’ouvrirai les portes par où entrera la liberté et je regarderai mourir, au fond de leur tourmente, tous les traîtres qui n’ont pas bien su lire le texte qui marie les hommes et les femmes au destin commun du pays !
Il est vrai,
comme un enfant,
dans son innocence,
comme un oiseau
qui vit pour chanter
ou le torrent qui court
allégresse incontrôlée
précédant le rire et son éclat,
Il est vrai que j’ai aimé
comme un homme entier
quand le cœur n’a pas hésité
J’ai connu l’ivresse des joies
qui déchirent les passions
pour en extraire les douleurs
L’âme offerte comme un gage
pour laquelle je n’ai craint
ni la perfidie, ni le mensonge
J’ai aimé, aimé vraiment
jusqu’à ne plus pouvoir
respirer, rêver ou parler
quand l’amour envahissant
a écris pour moi, chaque jour,
un peu de l’histoire commune
aux amants morts assassinés
par la douceur des mots
qu’ils ont, eux-mêmes, inventés.
Que m’importe si la soif
a déserté l’autre coupe
au fond de laquelle dort
le vin des baisers offerts
mais ignorés et délaissés.
La mienne restera vide, peut être
au fond de ma gorge crépite encore
le gout des nuits consommées
et mon corps frétille à chaque mot
qui vient rappeler au cœur
ses nombreux débordements.
Ils diront, lui au moins, il a vécu
quand l’image que j’ai laissée
sur les pages des mémoires
dégage, encore, le parfum
des sincérités véritables.
Il est vrai que j’ai, vraiment
aimé tout ce que j’ai pu faire
quand pour un baiser reçu
j’ai inventé de nouveaux mots
pour que les lèvres offertes
n’aient jamais le même gout.
Je ne suis comptable que des joies
que j’ai fais fleurir sur l’épiderme
devenu, pour moi, un royaume
où elle était, elle, ma seule reine.
Elle est là ma joie même quand
dans le brouhaha des médiocrités
je n’entendrais plus sa voix,
je reste, en moi, le grand seigneur
qui, du verbe aimer, a fait
sa seule et unique habitude !
Prière du matin
Et c’est encore insuffisant pour dire
tout le bien qu’elle mérite,
elle,
douce âme patiente et généreuse
quand son regard lisait
nos âmes comme un livre ouvert,
quand elle pleure en souriant,
de nos chagrins éphémères,
quand elle passe sa main sur la nuque
qui s’incline pour déposer le baiser
du fils qui ne sait pas quoi dire,
quand elle reste silencieuse,
grignotant les angoisses
que nous lui causions sans le savoir,
quand elle regarde nos mains trembler
pour fabriquer un destin,
quand elle vit en nous, même morte
comme une porte ouverte à la brise du matin,
quand on respire dans la boule de semoule
qu’elle savait modeler, la parole pour refrain,
quand elle s’en va doucement,
sur la pointe des pieds
pour ne pas déranger nos folies et nos délires,
quand elle demeure comme une page
du livre saint ouvert
sur l’espoir des lendemains meilleurs…
je joins mes mains,
paumes au ciel pour recueillir de Dieu,
un peu d’elle !
Dieu m’annonce que toutes les mères,
comme elle, sont au paradis.
Mes paupières tombent
et je m’enfonce dans la vie
avec l’impression qu’elle me tient la main
pour ne pas trébucher.
Évoluer, c’est s’adapter au temps mais c’est aussi se débarrasser de cette part de mentalité qui, au lieu de nous rendre meilleur, freine notre évolution.
Hall de l’aéroport, devant moi un couple de français. Ils s’embrassent, la jeune femme pose sa tête sur l’épaule de son compagnon. À deux tables, un couple marocain. La femme en face, scrute le hall, l’homme regarde dans l’autre direction. Aucun geste tendre. S’ils s’aiment, leur amour est en mode pause. Un peu comme si l’amour s’interrompt en public. D’aucun vous diront « hchouma » ! La pudeur paralyse nos états d’âmes. Hchouma, dès qu’on est en face de l’inconnu, l’indéfini... Nous évitons le baiser innocent parce que chez nous, on ne sait pas lui donner un sens, une durée. Qui dit baiser, dit volupté, tentation orgasmique… C’est ainsi qu’on nous a inculqué la liberté. Elle est tronquée, soumise à conditions. Les décideurs ont peur de la liberté pour nous et comme nous hésitons à l’essayer, nous sommes comme quand vous arrivez devant le contrôle des frontières. Sur le sol est collée « Attendez que l’on vous autorise à … être contrôlé. » Tout doit se faire avec l’aval d’en haut. Des bêtes alignées qui doivent être dirigées. Jamais d’initiative sinon, dans le regard de l’autorité en uniforme, vous devenez subversif.
L’inachevé
Quand le rêve s’évapore
entre l’adieu ou l’indifférence,
Il restera le remord ou le regret
au fond du corps fatigué d’aimer.
Après avoir tout donné, il reste,
la nuit, la mémoire à feuilleter,
le jour, les larmes à retenir,
et tout le long passé à relire
pour trouver ce qui a bouleversé
la métamorphose des baisers.
Hommage
Il y a dans son baiser, un univers
Dans son regard, une chaleur,
Dans sa démarche, un vertige
Et dans sa voix, une mélodie.
Une vraie douleur, dans son absence
Et, quelle inquiétude, quand elle pleure.
Plus je la regarde et plus elle est belle.
Maintenant, je sais. Elle colore,
avec la grâce des femmes entières,
Ma vie, du sommeil à l’éveil,
Aux couleurs des printemps
Qui arrivent, toujours, à temps.
Elle remplit les vides de ma mémoire,
Fait fuir le froid de mes incertitudes,
Et illumine le chemin à parcourir,
Devant moi, avec elle à mes cotés.
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DIEU
Qu’y-a-t-il de plus profond
que notre sens de l’humain
quand il se perd dans ses choix,
quand il hésite, tremble et abandonne ?
Le cœur est un gouffre profond
nous y mettons, pèle mêle
nos rêves et nos envies
nos blessures et nos éclats de rire
nos angoisses et nos certitudes.
Fragile comme un fil de soie
légère et aérienne, est notre foi
et pourtant, dans le vacarme
des bavardages inutiles
pavillon de guerre lasse et gratuite
nous la hissons au dessus de nos têtes
un peu, pour nous convaincre;
beaucoup, pour convaincre les autres
que nous avions raison !
le regard plein d’assurance
avec en poche, le visa du paradis.
Il y a ceux qui aiment s’oublier
dans les prières, chaque matin
craignant, en détournant les yeux,
de perdre le chemin obscure
des certitudes incertaines.
Il y a ceux qui invoquent, parfois,
Dieu pour mieux respirer
il ne leur sert que comme béquille
quand ils se tordent l’esprit pour
braver l’impuissance qui les paralyse.
Il y a ceux qui laissent tranquilles,
Dieu, les démons et les anges
et s’attellent à se faire un destin
avec pour seul dieu, leur intelligence
la grâce divine est cette essence
qui circule dans leurs corps
comme une énergie inépuisable.
Chacun de leur succès est une louange
à celui qui les a, ainsi faits.
On dira qu’il faut craindre Dieu
mais comment faire quand
chaque acte, chaque pensée
que l’esprit travaille et invente
est l’expression de sa puissance ?
Chaque jour, je défie Dieu
pour déceler en moi, ce qu’il a mis
comme miracle pour que je sois ainsi.
Imaginez un grand père
quand il vous gronde, vous console
un peu comme pour vous apprendre
que la vie n’est pas un destin écrit
avant, même, la naissance, sinon
quel charme pour celui qui suit
le chemin tracé par un autre ?
Regardez dieu dans les yeux
quand vous tombez, il vous dira
« l’échec est en toi quand tu oublies
qu’il y a des forces qu’il te faudra
découvrir pour avancer et grandir ! »
Évoluer ou mourir ?
Parler de vous, parler de moi…
Parler de moi, c’est parler de ce qui, en moi, est marocain. C’est ce qui me distingue des autres, ici et ailleurs. Du spectacle de ma vie, j’ai retenu et observé que le « marocain » a évolué depuis l’indépendance à nos jours. Le bougre des années 50, n’est pas celui d’aujourd’hui. L’évolution est dans les gènes de tout être vivant. Quand on a voulu se débarrasser des mouches, on a utilisé le DDT (aujourd’hui interdit) mais d’année en année, il fallait augmenter les doses. En pondant leurs œufs, elles ont transmis l’information à ce qui sera l’asticot puis la mouche. Les mouches évoluent et sans parler du « Darwinisme », tout être s’adapte aux conditions dans lesquelles il vit. Notre auriculaire ne ressemble pas au pouce qui, lui, est opposé aux autres doigts et participe à tout acte de préhension, il est plus gros et plus fort. La fonction fait l’objet.
Quand je suis sorti de l’internat, du lycée Moulay Youssef, je détestais le couscous, celui du chef cuistot Bouazza, avec ses pois chiches et carottes gigantesques et son morceau de bœuf carré et dur. J’ai appris à aimer le couscous avec ma mère, puis ma femme, quand je découvrais qu’il pouvait être raffiné et délicieux avec des légumes jeunes ou cette « Tfaya » d’oignons et de raisins secs. J’ai redécouvert la viande goutteuse avec l’épaule d’agneau aux petits pois, safran de Taliouine et tajine sur charbon de bois avec ma grand mère. On ne naît pas marocain, on le devient.
Il n’aimait pas la cravate, un ex-chef de gouvernement, hier, il en met et remet sur costard taillé, une fois installé au pouvoir, il joue au sage faisant son cinéma avec une gandora ramenée de la « Omra ». Nous évoluons tous mais il y en a pour qui l’évolution consiste à revenir aux frustrations du passé, un passé peu glorieux quand le « bâcha » faisait la pluie et le beau temps, quand le cheikh jouait le despote et le « 9aid », le maître absolu. Nous en avons gardé une nostalgie au point que l’on retrouve, chez certains parvenus ou arrivistes, les gestes les attitudes de ces personnages exécrables et imbus d’autorité. La gandoura tissé d’or et la manière de s’étaler sur un « sédari » comme un caïd.
Évoluer, c’est s’adapter au temps mais c’est aussi se débarrasser de cette part de mentalité qui, au lieu de nous rendre meilleur, freine notre évolution.
Quand j’observe nos femmes voilées, elles ne m’étonnent. qu’à moitié car la pudeur est chez nous presque inée. On nous raconte qu’avec mon grand père, écouter la radio quand il était là, était un crime. Avec mon père, on s’échangeait les livres, de « Madame Bovary » aux quatrains de Omar Khayyam. Dans notre jeunesse, dans nos quartier, il y avait les « beldyates » et les modernes. Certaines habillées à la traditionnelle (cheveux groupés et membres couverts), généralement incultes ou avec une très faible scolarisation. C’était le temps de la mentalité qu’une fille n’est faite que pour le mariage. À côté, les modernes, encore au lycée, s’habillant à l’occidental et adoptant le Blue Jean, car pratique et surtout, harmonisant les formes et exagérant la démarche. Il n’y avait pas de « moutabarijates » et de « mouhtajibates », il y avait seulement deux visions de la vie. Chaque groupe avait une expression pour l’autre. « Allah ihdiha » envers la moderne et une moue de pitié pour la traditionnelle. On pouvait même voir l’amitié et la complicité s’installer entre elles.
Le Maroc dont je parle à évolué mais il n’a point fait attention à ce qui est en train de frelater son évolution. Au point qu’aujourd’hui, un courant de haine souffle entre les différentes façons d’évoluer. Celui qui veut n’imposer qu’une seule et unique manière d’être marocain (e). Ce souffle respire l’autorité et non la liberté. Il veut s’imposer par l’offense, l’insulte et le jugement de valeur. Il se croit incontournable, indispensable et indiscutable.il. devient violent et agressif pour peu qu’on songe à lui résister. Il va, doucement, tirer la société vers la division et petit à petit, il installera le chaos jusqu’à rendre la société méconnaissable. Ses tenants n’acceptent nulle autre façon de vivre et de penser que la leur car ils prétendent s’inspirer de la plus haute autorité de l’univers: Dieu lui-même. Ils ne croient ni à la constitution, ni aux valeurs humaines de la charte universelle. Ils ne jurent que par la charia et le dogme. Ils ne sont plus humains, ils se sont investis d’un pouvoir surnaturel au point que la mort est devenu un moyen pour prouver leur conviction: Mourir ou tuer, pourvu qu’ils arrivent à convaincre et se convaincre qu’ils ont le plan pour aller au paradis. Ils ne vivent pas pour le présent, ils vivent pour après la mort. Des zombies qui ne pensent qu’à entraîner tout le monde vers l’au-delà.
Je n’appelle plus cela, l’évolution ! C’est le suicide collectif au nom d’Allah !
Table des matières