C'est libre que je suis meilleur

Brèves / Bonheur / Splendeur / Le corps, cet inconnu / Libre

Des fois, si prolifique que la pensée s’égare, hésite, court et se repose… Une feuille morte que fait voler le vent, un parfum subtil qui semble ne venir d’aucune fleur, une invisible et étrange présence qui donne à l’humeur des ailes de papillon. Le poète se réveille, le gout du verbe aimer sur la langue et, l’œil pétillant de malice délicieuse, pour danser au lieu de marcher, chanter au lieu de parler et, s’écouter vivre comme une musique sacrée qui vient du fond de la foret..
Alors, vite ! Une plume pour écrire, un peu pour ne pas laisser partir ces rares instants des retrouvailles, entre la vie qui bouillonne de fraicheur et l’âme qui a soif de vie, un peu pour ne pas voir mourir, ce qu’est, au corps, le soleil au regard…
….

Brèves

….
Oui, je sais dire les choses
avec des couleurs étincelantes
car les mots se fabriquent
avec des battements de cœur.
Nul besoin de perdre mon temps
à mentir pour dire. La vérité, elle,
va plus vite vers les présences qui attendent.
Je ne sais pas dire, sans souffrir,
ce que les autres veulent entendre
mon verbe porte ma signature
comme un acte qu’on légalise.
je tremble plus devant le mensonge
que devant la douleur du silence.
j’aime à être vrai pour affronter
l’horreur du vide derrière l’apparence

Splendeur

Elle est juste passée me dire:
« Je ne serai pas là pour toi, ce soir
la musique, est pour moi, l’exutoire
par où s’échappent les colères.
J’irai écouter Zyriab me raconter l’amour
et chaque mot qui caressera mon cœur
sera la pensée que, malgré moi, je t’envoie.
Tu seras la voix qui m’expliquera les poèmes
Je serai celle qui bercera ton impatience
je fermerai les yeux pour nous voir étendus
aux portes du temple des amants
Tu seras Kaïss, je serai Laïla
Paul et Virginie, Tristan et Yseult
Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette
ou tous ceux-là, à la fois, mon amour !
Quand la musique remplacera les mots
je m’imaginerai danser pour toi
à l’ombre des regards que toi seul
sait allumer pour m’aider à te plaire.
C’est dans tes yeux que je me sais belle.
C’est dans tes mots que je reconnais ma voix
Repose ton cœur en m’attendant
le mien lui apportera ce qui manque
à la nuit pour devenir éclats de rire ».
Et, sur ces pensées délicieuses,
je m’étais, doucement, endormi !

Espérer le meilleur
Et se préparer au pire !

Libre

Enfin, libre et libéré…
Elle ne me voyait pas,
grisée par le plaisir d’exister
Il m’a fallu du temps,
du temps et des douleurs
pour enfin découvrir, avec peine
que je courrais derrière un rêve
dont j’ai dessiné les contours.
J’ai aperçu le mensonge involontaire,
juste pour le plaisir, juste pour exister,
au milieu des regards indifférents.
Elle ne me voyait pas,
grisée par le bonheur d’être
dans mes mots, dans mes regards
et dans quelques effleurements d’épidermes
volés dans le silence des complicités.
illusion partagée
Elle était points, lignes, volumes et surfaces
j’étais le lecteur assidu, fidèle et sincère
qui se pétrifiait en sa présence.
Elle me suggérait les désirs
qui hantaient sa solitude dans l’indifférence.
Un corps, juste un corps, parfois commun,
parfois arrangé avec maladresse
comme un dessin d’enfant.
L’œil ne semble voir que ce qu’il veut
il me trompa comme elle se trompait
quand, parfois, elle crut vouloir m’aimer.
j’étais, pour elle, devenu une nécessité
non pour vivre simplement ses envies
mais pour se souvenir de sa féminité.
un simple témoin pour se convaincre
qu’elle pouvait captiver et éblouir
comme toute femme séduisante.
Parfois brûlante…
Femme mais commune comme une odeur familière
Parfois brûlante comme un corps de femme nue
parfois insignifiante comme une feuille morte
Mon humeur balançait entre le regard limpide
ou la hanche qu’elle se voulait hospitalière.
Coupable ou innocente femme à peine entière
elle s’amusait à vouloir susciter le désir
tout en me suggérant son indifférence
Elle me décevait, chaque jour, un peu plus.
je ne compris que plus tard, mon cœur,
organe fier comme un cheval sauvage
refuse le jeu des intentions coupables
sous le masque des innocences feintes.
D’autres regards dessinaient pour elle
les mêmes rêves que je fabriquais pour elle.
Un soir,
Une ombre du passé,
un temps perdu et une inutile illusion
Alors qu’elle jouait à taquiner
le plaisir que j’avais à la voir,
j’ai senti, moins de plaisir,
à la regarder, à la vouloir divine.
Morte en moi comme un souvenir
défunte telle une pensée inutile.
Avais-je cessé de l’aimer ?
me dis-je, triste, déçu et en colère.
En la regardant sans désir
“l’avais-je réellement aimée,
au moins une fois ?”
On confond l’envie d’avoir
et le fol destin de l’amour.
Méfions-nous des regards
car l’œil distingue mal
l’envie d’aimer et le désir !

Mohamed Kohen

Dr Mohamed Cohen
Nourr Edine
Oui tu sais dire les choses et je me délecte a les lire. Quelle chance d´avoir ce pouvoir sur les mots et extraire des lettres, qui les forment,  leur quintessence.
Beaucoup de cœurs battent et ignorent tout des choses le tien doit contenir, sans doute de naissance, mille et une contrariété et de tendresse.
La création émane des contraintes
Sensibilité exceptionnelle et très raffiné..
Merci pour vos articles où je me retrouve toujours.
Quel joli texte ! d’ailleurs comme d’habitude.
J adore comme d’habitude cher Nour, c est tellement bien decrit

Bonheur

Elle est là et le sera toujours,
cette lumière qui éclaire, devant moi
ce que l’amour dessine avec le mot
aux couleurs de printemps, avec le geste,
des étreintes imaginaires, des lignes
pour tracer le chemin des vertiges
qu’une femme peut suggérer en étant,
simplement elle, voluptueuse présence,
pour offrir aux baisers le frémissement
qui manque aux vaines impostures.
Elle est en moi, comme de moi,
née avec moi et qui a fait de moi
le regard qui prend temps et plaisir
pour l’ivresse imperceptible
qui nait de l’ombre des pas
quand le rythme familier
vient annoncer son retour
sur le trottoir qui danse de joie
quand c’est elle qui le réveille
et dérange les plurielles lectures.
Ah, ce pouvoir aimer, magique
et intarissable énergie, au fond
de l’exercice quotidien, comme
si une prière voulait devenir
dialogue silencieux que j’écoute,
fébrile, éternel adolescent, quand,
au fond de mes yeux, je regarde
jouer les enfants surveillés
par l’angoisse de leur mère.
Quelle force est la mienne
quand le verbe hésite entre
la brûlure des larmes versées
sur ce qui reste d’un être cher
ou la joie de cette certitude
qui tient la main de l’amour ?
Faut-il se convaincre qu’aimer
est une qualité innée ou s’obliger,
pour vivre, à apprendre à aimer ?
Point là, n’est mon problème
le bien se fait sans réfléchir
quand le mal demeure inconnu.

Réactions & commentaires

Nour, son talent est immense, il vous dévoile ici ce qui se passe derrière le voile intégrale!
Voici décrypté pour vous, comment un élément de culture finit par créer un ancrage obsessionnel dans le cerveau des islamistes. Mettez votre scaphandre, plongez, bonne lecture!
Nourr Edine
Écriture sans masque, bravo et merci
Si cela pouvait éclaircir, éclairer même un seul individu.

Que Dios te bendiga

Nourr Edine,  Eres un ser de luz y de gran conciencia. I am really proud of you.

(Que Dieu te bénisse, Nourr Edine. Tu es un être de lumière et de grande conscience. Je t’aime vraiment)

Pilar Fernandez,   merci, chère amie. J’ai aussi, pour toi, une grande affection et une immense estime. Merci d’exister.
Nourr Edine, tu talento revoluciona todo mi ser , tu escritura traspasa lo conocido. Gracias siempre
(Nourr Edine,
 ton talent révolutionne tout mon être, ton écriture transfère ce qui est connu. Merci pour toujours.)

Le corps, cet inconnu

Une première « connerie » m’a mené vers le profil qui annonce à ceux qui veulent le lire que la gravitation et Newton ou les trous noirs et Einstein sont des mensonges inventés par les sionistes, les francs maçons ou les mécréants et que même les prix Nobel ne sont accordés qu’aux rejetons de ces mécréants. Il a pourtant étudié à l’Université Cadi Ayad. Tous ses posts sont axés sur un seul objectif: dénoncer les mensonges des ennemis de la « Oumma » islamia.
Qu’il choisisse de croire au père Noêl (😅), c’est son droit le plus légitime, chacun est libre de faire de sa vie ce qu’il veut.
Cela soulève des questions sur le contenu des programmes dans cette université ou, au moins, sur l’efficacité des pédagogies appliquées pour éveiller les esprits et développer l’analyse et la recherche.
Sur son profil, un autre attira mon attention, celui d’une femme « moutana9iba » (متنقبة), pour les mécréants et les autres femmes, c’est la burqa. Elle en est si convaincue qu’elle en a fait son cheval de bataille et prie ses compatriotes féminines à faire de même en vantant le pouvoir du voile intégrale:
صديقتيأتعلَمين كُلما زاد سترك وزادَت حِشْمَتِك فَاح جَمالِكْ رُغماً عَنْكِ*
ou
أيا ساترة جَمالُكِ كُلّهُ ، وفيكِ قد قيل « الجمال »
C’est à ce niveau que se situe le nœud de ce phénomène inexplicable aux premiers abords mais, en réfléchissant un peu, on se rend compte que cette femme ne sait du corps des femmes en public que ce qu’elle voit d’elle même !
Les tenants de cette manipulation intellectuelle s’acharnent à maintenir, dans l’esprit des femmes, une castration qu’ils légitiment avec des sourates, des hadiths et des mensonges. Le corps féminin, en particulier, est effacé, protégé et inconsidéré au nom d’une servitude calculée. Dans la culture islamiste et non musulmane, la meilleure posture pour le corps féminin est, soit celle, verticale, au service du mâle dominateur, soit celle, horizontale, et qui ne favorise que la copulation, acte ultime du Jihad pour alimenter le contingent et fournir des combattants ou celles qui les serviront.
La boucle est bouclée.
Le corps féminin est tabou, interdit car source de vitalité et de plaisir. Un tonneau d’un vin millésime que l’on réserve aux belles occasions, une récompense que l’on s’offre pour affirmer et confirmer sa virilité. Les jeunes adolescents grandissent avec cette méconnaissance imposée du corps féminin comme une nécessité indispensable pour préserver l’intégrité d’une communauté imaginaire. Il grandit à côté d’un mystère dont il se dessine les vertus en écoutant ceux qui ont atteint le droit d’en user. Au lieu d’une banalisation qui favoriserait une maturité certaine, il subit l’interdit qui alimentent ses fantasmes au point que le désir sexuel devient le moteur essentiel de ses préoccupations.
Sans éclairage sur le développement naturel du corps humain, il s’invente une approche possessive quand les hormones et les phéromones envahissent ses rêves solitaires. L’acte sexuel, chez ces adolescents, n’est pas intime mais secret. Il n’est pas guidé par la raison mais par les pulsions, laissées intactes dans le cerveau primitif. Le viol n’est pas un crime mais un acte de virilité. Posséder une femme, ou même plusieurs (polygamie) n’est pas une atteinte à la dignité d’une ou plusieurs compatriotes mais devient un droit divin car décrit dans le Coran comme une preuve irréfutable de sa masculinité !
Côté féminin, dans la même logique, son corps est source de troubles pour son compagnon au point de culpabiliser dès qu’elle commence à attirer les regards. On a fait croire à la fillette qu’au contraire du sexe apparent du garçon, le sien a été fait par Dieu pour ne pas être révélé. Ceci expliquant cela, dans son petit esprit, cacher son corps, c’est un miracle divin. Quand cette jeune femme est convaincue que sa beauté n’est totale que si elle veille à la préserver des regards. Le regard des autres, par on ne sait quelle alchimie, détériore ses charmes et, au fond, elle donne raison, consciente ou pas, à cette croyance qui ne la veut que tentatrice et provocatrice quand elle ose se découvrir.
On sépare les garçons des filles bien avant qu’ils apprennent qu’ils sont différents en leur occultant qu’ils sont, au fond pareils. Chez ces gens là, la sexualité n’est pas une fonction biologique naturelle mais un champs d’actions et de comportements régis par des règles édictées par l’homme, pour l’homme. Celles qui s’y soumettent ont droit, sur terre, à la bénédiction des anciens et dans l’au delà, le droit d’entrer au paradis. Ils prennent soin de ne rien dire sur ce qui se passe après avoir franchi le seuil laissant à leur mémoire manipulée, le soin d’imaginer le reste.
Quand on s’élève au dessus de cette population qui s’obstine à nager à contre courant de l’histoire, on se rend compte que toutes les contrées dirigées par ce genre de mentalité ressemble à des camps de concentration où tout est épié, surveillé contrôlé avec des miradors occupés par des sentinelles formées aux mêmes écoles. Comme cela dure depuis des siècles, la notion de libération est si impensable que le fait de douter est une menace à cet équilibre forcé mais indispensable pour survivre !
* Plus tu te voiles, plus tu es pudique et plus ta beauté apparaîtra malgré toi ! »
Ah, ce marocain en moi ! Fier comme un cheval au moussem de Moulay Abdellah, espiègle comme le conteur à Marrakech, chantant « khoulkhal fatma » dans l’échoppe minuscule à Meknès, surprenant les fragiles pistils du Safran a Taliouine, aux premières lueurs de l’aube et courant derrière les chèvres sous les arganiers surplombant la baie d’Agadir ..
Et quand, en homme moderne, je prends l’avion, l’hôtesse, belle comme une journée de printemps, pose le plateau repas en souriant…

Couscous Air France

Quand les chefs d’Air France, veulent revisiter notre couscous légendaire, cela donne de la semoule, 3 morceaux de carotte, des pois chiche, un morceau de blanc de poulet, et tout cela cuit dans l’eau. Le couscous, le vrai, il faut l’imaginer.
On pense à nos grand mères qui se giflent devant cette hérésie culinaire. Le marocain, en moi, se sent insulté quand on est habitué à ce plat qui véhicule, à la fois, le raffinement dans l’art de rouler les grains de semoule, à cet arrière gout de beurre rance, les légumes (sept pour respecter la tradition) et la viande d’agneau ou de poulet beldi… servi dans ce même grand plat qui sert aussi à pétrir le pain ou taquiner des « mlaouis », pour lui ajouter ce caractère spirituel qui en fait le plat du vendredi qu’on partage avec les pauvres à la porte de la mosquée !
En quittant la poussière de nos rues, écoeuré par l’invasion de la mode turque et l’hypocrisie des barbes tressées de sourates choisies pour tromper, vous pensez que le spectacle va vous éblouir mais quand on reçoit le plateau, après le décollage, on se rend compte que la bêtise humaine prend toutes les formes.
Cette marocanité qui nous colle à la peau a ceci de meilleur, c’est que, derrière le progrès ou l’obscurantisme, derrière la modernité et l’archaïsme, il reste en nous ce patrimoine inaliénable qui garde le marocain fidèle à son identité, partout où il va.
j’ai du me débarrasser de tout sauf la semoule, j’ai ajouté du sucre et je me suis imaginé en train de manger notre chère « Seffa » (sans cannelle, hélas)
Photo Internet
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