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Comme promis…
Une âme grande
comme une ombre
qui s’étend sur nos incertitudes,
une présence qui froisse le silence,
dérange les regards qui se demandent
d’où lui vient l’aura qui dessine sa silhouette.
Insolente offense à la bêtise
elle danse au lieu de marcher
comme une flamme dans la nuit,
comme un roseau qui résiste
à la brise qui déracine la mélancolie.
Elle se veut légère comme une pensée
qui caresse la paresse de l’esprit.
Quand je lis ce qu’elle trace avec grâce
il me semble écouter ses soupires
comme des murmures lointains
qui chatouillent ma solitude.
Parfois, avec elle, j’engage le duel
qui, des mots, fabrique le discours
la répartie légère et le verbe alerte
nos dialogues deviennent averses,
nos sourires sous entendus,
nos joies profondes et sincères,
des échappées enivrantes
avec des volutes qui caressent
l’ébahissement des autres.
Comprennent-ils l’harmonie
qui s’installe quand le mot est propre ?
Ressentent-ils le bonheur d’être,
enfin, compris sans effort ?
Voient-ils la beauté du tête à tête
quand rien n’offusque le sens des valeurs ?
Sa joie est mienne car c’est ma verve
qui défonce l’ivoire de la tour
où elle se retire pour vivre,
où elle se cache pour être.
Comme pour elle,
ma solitude est réelle,
un refuge qui protège la fragilité
des maladresses externes.
Je la sens vivre, je la vois rire
entre les mots qu’elle laisse
dans son sillage de femme rebelle.
Je la devine heureuse d’être
enfin comprise sous l’armure
qu’elle enfile pour paraître autre.
Sous son air de reine hautaine
il y a tant de fragilité à siroter,
tant de fraîcheur à respirer,
tant de beauté à boire
comme une liqueur indispensable
comme un filtre qui fait voir
toutes les nuances du ciel et de la terre.
Est-elle belle comme ses mots
la dénoncent et la décrivent ?
Elle est belle car ses mots
annoncent l’âme grande qui sait être,
Le corps léger pour avoir su aimer
l’esprit clair car aimé comme un destin
qui se fabrique chaque jour, tous les jours !
Une reine dans l’univers qu’elle invente
une servante quand l’amour l’exige
mais une femme entière et rare.
Chaque soir, avant l’arrivée du sommeil
je la devine chanter l’ivresse des belles choses
un peu comme pour taquiner le rêve
et le forcer à prendre, pour elle,
toutes les couleurs de l’arc en ciel.
Voyage intérieur
J’ai donné des vacances
à ce cœur qui a souffert
après avoir cru être heureux.
Il est, aujourd’hui, comme propre
et bat mieux, avec allégresse.
Bien sûr, quelques éraflures
persistent encore pour rappeler
que l’amour, s’il rend fort,
fait parfois mourir les fibres
qui battent dans ses profondeurs.
Il essaie avec peine et regret
de conjuguer le verbe aimer au futur
car pour lui, le passé est mort
et rien ne sert de pleurer
sur la tombe des amours mortes.
Autour de lui, des corps à aimer,
des cœurs à faire chavirer mais
la morsure des serpents
après lui avoir fait perdre
le bonheur que l’amour
lui a fait miroiter, hélas,
aujourd’hui, il a peur de la corde.
L’adage est populaire, certes,
mais le sanglot ne jaillit que
quand la douleur est profonde.
Je ne veux plus aimer pour que
dans mon cœur s’installe la fête,
ni que mon corps ne se transforme
en enfer pour quelques courbes
et des grammes de volupté..
Je veux aimer ce qui, en moi,
éclate de lumière quand l’esprit
s’escrime à vouloir inventer
le monde avec de nouvelles couleurs.
Nul besoin de tout faire, tout offrir
pour un regard, avec derrière,
l’ignoble mensonge trompeur.
Je vais m’aimer sans compter,
un peu pour effacer ma mémoire
encombrée de promesses déguisées,
un peu pour guérir de cette habitude
que j’ai prise, à être trompé !
Neuf comme un sous vierge,
sans traces d’usure, ni griffures,
sans l’odeur ignoble que laissent
les cœurs avides d’importance.
La reine a vécu comme une rose
avec à ses pieds, un jardinier,
docile sentinelle devant elle,
trône maculé de poussière
quand la couronne est trop lourde
pour une tête remplie d’air,
sans parfum pour enivrer,
sans écho pour penser et réfléchir.
le cœur léger, baluchon sur l’épaule,
je voyage en moi pour panser
les blessures que je n’ai pas méritées,
laver les murs et les fenêtres
de ce chez moi qui persiste à croire
que tromper n’apporte rien au futur
quand il faudra prouver la foi,
avec laquelle on respire.
Ingrédients
Toute relation est tributaire de valeurs qui en font un édifice qui dure dans le temps et, il suffit que l’une d’elles soit escamotée pour qu’il vacille et s’effondre. Pour ceux qui se sont imposés le respect de l’autre, ils en construisent l’assise première et indispensable. Le respect de l’autre ne concerne pas seulement son intégrité physique mais au delà des libertés et des droits, il persiste même quand l’autre se trompe; l’erreur étant humaine donc inévitable. Le respect est aussi dans le partage quand il s’agira d’éviter à l’autre d’être entraîné dans le sillage d’une entreprise qui ne le concerne pas. En somme, respecter l’autre, c’est tout faire pour lui éviter tout déséquilibre qui menacerait son bien être.
Dans les entrailles du respect, mijote ce qu’on appelle la considération. On ne respecte bien que ceux pour qui nous avons de la considération,. Elle est le ferment qui développe la relation et le souffle qui lui donne sa raison d’être. Elle en génère l’intéressement et en justifie jusqu’à la valeur qu’on peut lui donner. Considérer quelqu’un, c’est lui assurer une stabilité inébranlable dans son souci à pouvoir compter sur nous.
Respect et considération suffisent-ils à donner à une relation un caractère de rigidité efficace et durable ? Non diront les puristes qui ajoutent un fertilisant indispensable: la confiance. A quoi sert de respecter quelqu’un si la confiance est absente et peut-on , en plus, avoir de la considération pour lui si son soutien n’est pas automatique ?
Amitié ou amour, ces trois ingrédients assurent leur pérennité et détermine leur longévité. Autrement, l’équilibre est entamé et la relation menacée. Dans une relation où le respect de l’autre, sa considération et la confiance qu’il inspire sont assurées, il n’y a ni redevance, ni dominance, ni commerce. elle devient une symbiose où chaque partenaire est le complément de l’autre. C’est un échange et un partage, dans une convivialité qui s’assume tel un cierge qui se consume des deux côtés, pour éclairer l’un, l’autre..
Ah, l’affection
Le cheval blanc
Le jeune couple prit place dans la tribune. La femme était d’une beauté rare. A leur droite, un riche éleveur. Toute l’assistance attendait le défilé des chevaux de race, au pedigree fabuleux. Chaque cheval valait une fortune et leur démarche était d’une élégance époustouflante. Soudain toute la foule se tût. Un étalon blanc entra. Il était l’incarnation de la beauté faite cheval. Une crinière de soie et la queue tressée avec raffinement. Tous les yeux étaient braqués sur l’animal qui avançait, l’allure fière.
Le riche éleveur s’exclama: « Sindibad ! c’est le meilleur étalon arabe de mon haras ! » dit-il en se tournant vers le couple qui restait abasourdi. Le regard de la jeune femme allait du cheval au riche éleveur n’en croyant pas ses yeux. elle toucha le bras de son époux et demanda si elle pouvait aller voir de plus près le magnifique animal. Le mari regarda l’éleveur qui acquiesça, l’air comblé !
La femme se leva et courut vers la clôture.
Le mari, resté seul avec le riche éleveur murmura:
– je ne sais pas ce que je ne donnerai pas pour avoir ce cheval !
le riche éleveur resta pensif et se tournant vers le mari, il demanda:
– Que donneriez-vous pour l’avoir ?
– Tout mais hélas, je n’ai pas grand chose.
– permettez-moi de vous faire une proposition. elle va vous paraître un peu folle mais vous n’êtes pas obligé d’accepter et surtout n’y voyez aucune offense.
– dites toujours, répondit le mari, soudain intéressé.
– Accordez-moi une demi heure avec votre femme et le cheval est à vous. Trente minutes et si vous êtes sûr de sa fidélité, vous n’avez rien à craindre. Je suis un homme du monde et je vous promets que rien ne se fera si votre femme refuse.
– N’est-ce pas une indécente proposition que vous me faites là ?
– Non. Je suis un éleveur et mon commerce, ce sont les chevaux. j’en vends et j’en achète. Peu importe contre quoi !
– Trente minutes, dites-vous ?
– Pas une minute de plus !
– et où cela va se passer ?
– ici même et sans être dérangés.
Dans la tête du mari commençaient à se former des images de lui à cheval sur la plage, à galoper crinière au vent. Sa fierté quand il entrera au village sur le cheval. A aucun moment, il ne pensa à sa femme, ce qu’elle va penser ni comment elle va prendre cet accord entre les deux hommes.
Il se tourna vers le riche éleveur qui fixait la jeune femme de dos et lui tendit la main:
– Marché conclu ! Trente minutes contre votre cheval.
Le riche éleveur serra la main tendue au moment où la femme arrivait. Le mari se leva et alla à sa rencontre. Il lui prit les mains et lui dit:
– Je vais te laisser, ici, avec l’éleveur. Dans une demi heure, je vais revenir avec une surprise aussi belle que ce cheval qui t’a plu? D’accord ?
– D’accord, répondit la femme en allant s’assoir sur le siège à côté du riche éleveur.
Elle regarda son mari, passer sous la clôture, s’approcher de l’écuyer qui tenait les rennes du cheval blanc. il lui dit quelque chose. l’écuyer leva la tête vers son patron. Celui-ci lui fit signe que oui et elle vit son mari tirer le cheval vers la sortie et ils disparurent.
La femme et le riche éleveur gardaient le silence puis n’en tenant plus elle se tourna vers son voisin et demanda:
– Pouvez-vous me dire ce qui se passe car je ne comprends rien.
– Il n’y a rien à comprendre. Votre mari m’a acheté le cheval.
– Il vous acheté le cheval ? Combien ? Avec quel argent ?
– On achète pas seulement avec de l’argent. On peut aussi offrir quelque chose en échange.
– Et quelle est cette chose qu’il vous a offert et qui vaut ce fabuleux cheval ?
– Ce n’est pas une chose, c’est du temps ?
– Du temps ?
– Oui, Trente minutes en votre compagnie en échange de ce fabuleux cheval. Trente minutes avec vous seulement en échange du plus beau étalon de la région. En habile commerçant, je peux même vous dire que j’ai fais une belle affaire car le cheval, aussi beau soit-il, ne vaut pas une seconde de votre présence. Vous valez tous les haras du pays et encore ! Votre beauté n’a pas d’équivalent et votre présence vaut tout l’or du monde. Alors un cheval contre trente minutes avec vous, c’est une très très bonne affaire.
– Et mon mari a accepté ?
– Vous l’avez vu ! était-il aussi heureux que moi ?
– je dirai même plus heureux que vous ne paraissez ?
– Détrompez-vous, au fond de moi, il y a un bonheur qui attend pour exploser. et jaillir.
– Il attend quoi ? demanda la jeune femme.
le riche éleveur resta silencieux puis se tourna vers la femme et lui demanda:
– Que pensez d’un homme capable de céder sa femme pour trente minutes avec un autre homme et que penser d’un autre qui cède un bel étalon arabe contre trente minutes de compagnie avec la plus belle des femmes ? Ne dites rien. Vous avez jusqu’à minuit pour réfléchir. Mon chauffeur sera devant votre demeure à minuit et si à minuit trente vous n’êtes pas sortie, je comprendrais que vous avez préféré l’homme qui a cédé sa femme contre un cheval !
Le riche éleveur se leva, fit signe à un homme, lui murmura quelque chose dans l’oreille en montrant du doigt la jeune femme et s’en alla.
Le lendemain matin, devant l’hôtel, la mari assis sur le trottoir, la tête basse, devant lui le cheval blanc qui piaffait ! Sa femme avait disparu.
Le penseur de Rodin
Au musée Rodin Paris
1903 Bronze H. 180 cm ; L. 98 cm ; P. 145 cm
Fonte réalisée par la fonderie Alexis Rudier en 1904 et attribuée au musée Rodin en 1922. Créé dès 1880 dans sa taille d’origine, environ 70 cm, pour orner le tympan de La Porte de l’Enfer, Le Penseur était alors intitulé Le Poète : il représentait Dante, l’auteur de La Divine Comédie qui avait inspiré La Porte, penché en avant pour observer les cercles de l’Enfer en méditant sur son œuvre. Le Penseur était donc initialement à la fois un être au corps torturé, presque un damné, et un homme à l’esprit libre, décidé à transcender sa souffrance par la poésie. Pour sa pose, cette figure doit beaucoup à l’Ugolin de Jean-Baptiste Carpeaux (1861, musée d’Orsay, Paris) et au portrait assis de Laurent de Médicis sculpté par Michel-Ange (1526-1531, Chapelle des Médicis, Église San Lorenzo, Florence).
Tout en gardant sa place dans l’ensemble monumental de La Porte, Le Penseur fut exposé isolément dès 1888 et devint ainsi une œuvre autonome. Agrandi en 1904, il prit une dimension monumentale qui accrut encore sa popularité : cette image d’un homme plongé dans ses réflexions, mais dont le corps puissant suggère une grande capacité d’action, est devenue l’une des sculptures les plus célèbres qui soient.
Merci, je m’excuse !
Deux expressions qui, si elles écorchent les égoïsmes, font de celui ou celle qui les prononce, un être à la hauteur du regard des gens communs. Pour certains, s’excuser revient à perdre un peu de l’orgueil qui les gonfle et croire que c’est le renoncement à une individualité parfaite et irréprochable. Ils se refusent aussi à offrir le « merci » quand le bras qui les élève est venu secourir leur insuffisance.
Je passe mon temps à penser que le bonheur est dans la joie que provoque l’offrande et entendre le mot « Merci » serait comme une caresse qui réchaufferait ma nuque fatiguée par le temps perdu à servir.
Merci d’avoir été là pour que je puisse trouver la joie qui manquerait à mes espérances si tu n’étais pas là. Merci d’avoir compris que j’avais besoin d’aide pour que l’image que j’ai de mes rêves devienne réelle car sans toi, il m’aurait fallu payer cher la qualité de la vie à laquelle j’aspire.
Merci pour me redonner confiance quand tu me vois vaincu quand la bêtise devient majoritaire et la médiocrité omnipotente.
Remercier quelqu’un, c’est aussi signer le pacte de l’égalité des chances à espérer pouvoir rendre l’effort supportable. Il est parfois utile de se libérer de la prétention de croire que le service que l’on nous rend est un devoir et que celui que nous rendons est une faveur.
Dès qu’on oublie de dire « merci », l’ingratitude devient partie intégrante de notre individualité, nous nous croyons alors singulier dans l’art de voir les autres vivant pour nous servir et non nous rendre service. Toute la différence réside dans sa capacité d’être redevable et non dans l’erreur de se croire né pour être servi.
Merci et je m’excuse, pour le bonheur de t’avoir au moment où je ne savais même pas mes besoins et pour le temps que tu perds pour faire de mon problème, le tien. C’est ainsi que l’âme se sublime dans l’humilité de la reconnaissance et grandit dans l’art de pouvoir se mettre à la place de l’autre, celui-là même qui, par son absence, notre propre misère deviendrait apparente.
Merci de me lire et de méditer même quand vous n’avez, ni l’envie, ni même le besoin et je m’excuse si, en m’accordant votre attention, vous découvrez que ma lecture ne vous a rien apportée et ce n’était qu’une perte de temps.
Table des matières
« Cheval blanc »est une histoire qui m’a été inspiré du film où Robert Redford fait « une proposition indécente » ! C’est quel film déjà ?