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« Je me demande ce que je possède vraiment. Je me demande ce qui subsistera de moi après ma mort. Notre vie est brève comme un incendie. Flammes que le passant oublie, cendres que le vent disperse : un homme a vécu. »
Ma liberté est dans mon obstination à ne devoir rien à personne !
Omar Khayyâm
Frissons
Il y a l’être qui tremble
comme une feuille sous le vent,
qui craint le froid ou la chaleur,
qui reste béat devant le beau
ou pleure la mort qui emporte
mais il y a derrière le regard
tant de spectacles et de scènes
qu’il s’en fait des chaînes
qui le retiennent face à la tentation,
celle de succomber à la crainte
de perdre le chemin de la lumière.
Il y a les nuits blanches qui s’accumulent
comme des livres lus, des maximes,
des proverbes et des poèmes
des chants de gloire et des cris
qui s’inscrivent sur l’épiderme
quand on a repoussé l’envie
de se laisser corrompre ou acheter.
Il y a cette âme que l’on met à l’abri
des victoires creuses et artificielles,
Comme la force du granite qui persiste
le vrai de l’homme est dans sa ténacité,
quand il refuse de s’incliner, fier
de ne vouloir être que ce qu’il est.
Le pont qui se fabrique pour paraître
reste fragile devant le fleuve qui gronde.
Toute la dignité, parfois, réside
dans le courage de dire non.
Non à se laisser faire sans résister
à fermer les yeux sur l’insulte ou l’offense
à regarder sa vie devenir paillasson
au seuil des fortunes indécentes.
Non au cœur qui se délecte, sans réagir,
quand l’indignité colore ses plaintes.
Le poète
Elle est, pourtant, belle
celle pour qui, le regard a tremblé.
Elle a ce qui rend le fruit inaccessible
cachant des rivières de douceurs
sous une carapace très dure
Je ne sais comment, une nuit,
dans l’ivresse des dialogues libres
j’ai pu faire fondre sa méfiance.
De fil en aiguille, comme un parfum subtil,
l’amour s’est glissé entre les lignes
des échanges, de plus en plus, chauds.
Elle oublia l’interdit et l’impossible
pour se laisser aller, grisée par mes mots.
J’étais le chantre à la flûte magique
qui dessinait à ses yeux devenus vifs,
des contes et des légendes fabuleuses.
Elle se réveilla plus belle, le lendemain
et posa sur son corps, un nouveau regard.
Regard d’homme que le désir taquine,
regard masculin sur un corps voluptueux.
Elle se mit à se choisir des couleurs
qui dessinaient son corps avec volupté,
elle osa la démarche insolente
et le geste qui prodigue aux rêves
des postures langoureuses et sensuelles.
Plus mes mots effeuillaient sa retenue
et plus elle renaissait plus femme encore.
Elle me harcela tous les jours
comme droguée par les phrases
que j’empaquetais juste pour elle.
Elle osa l’échancrure qui fige le regard,
la toile moulante et envahissante
à chaque fois que j’étais près d’elle.
Elle avait besoin de moi pour apprendre
comment devenir belle et attirante
Elle se servait de mon regard
pour se forger un être imaginaire
tout en charme ravageur.
j’étais pour elle le miroir où
elle se voyait plus belle qu’elle n’était.
Le jour où je la vis jouer de son corps
pour éblouir l’étranger qui passait sans la voir
je compris qu’elle se servait de mes mots
pour apprendre comment être femme.
Ma douleur ne fut pas profonde
Ma joie de l’aider n’était point réelle
j’écrivais des pages de rêves
avec une encre écarlate et volatile !
Le plaisir du poète n’est pas dans l’éclat
du regard qui s’illumine à chaque ligne,
il est dans l’exercice indéchiffrable
qui fait d’un texte, un océan de verdure,
il est dans le rythme du cœur qui s’adapte
aux mots avec lesquels, il façonne le rêve,
il est dans la magie du choix des images
avec lesquelles il torture l’imaginaire.
Alors, elle ou une autre, mon verbe est volage
tombant amoureux à chaque rencontre,
celui qu’elle croyait manipuler avec intelligence
fabrique l’illusion qui piège les insolences.
la poésie est une liqueur qu’il faut boire
en gardant lucide la tête et le regard.
Elle dessine pour nous ce que l’œil ne peut voir.
Quand mon chant pour elle s’estompa,
je la voyais redevenir commune
comme une fleur artificielle qui meurt
doucement, oubliée sous la poussière.
Méfions-nous des poètes et des rêveurs
leur regard est double et leur âme versatile
Capable d’inventer des couleurs vives
sur le plumage ternes des oiseaux fragiles
qui ne savent, parfois, que chanter.
Ils dessinent, avec le verbe facile,
des univers impossibles et inaccessibles,
tout en donnant l’impression, qu’ils y vivent
depuis leur première naissance
Comment faut-il le dire ?
Quelle est la meilleure manière
de dire je t’aime à quelqu’un qu’on aime ?
L’insuffisance des mots est une offense
et le verbe s’incline devant son regard.
On le pense et la douleur devient intense
On y pense et toutes les joies se réveillent
On voudrait allumer les étoiles et les aligner
Rapprocher la lune pour mieux le voir
faire, avec les éclats de rire, un diadème.
Plus on pense aux lèvres impatientes
Plus le baiser devient ravageur !
Dire je t’aime suffit-il à apaiser ce muscle
qui, au fond de la poitrine, s’accélère,
quand elle arrive, quand elle s’en va.
Quand son dos sublime devient l’écran
où se projettent toutes les voluptés.
C’est dans son regard, vif comme l’idée,
que viennent danser les métaphores
pour donner jour à l’immense univers
qu’elle invente dans un geste, dans un mot.
Lui dire je t’aime suffira-t-il pour effacer
les nuages qui s’accumulent avec effroi
quand l’absence devient longue et lourde.
Trois mots pour résumer toute la folie
c’est, un peu, diminuer l’intensité du regard
qui dessine pour elle, la beauté qu’elle inspire.
Ai-je bien dis je t’aime ou faut-il plus encore ?
Toujours est-il que l’amour n’a nul besoin
de mots pour être et pour grandir.
tout est dans la manière de le sublimer
de l’élever au dessus des choses et des êtres !