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Une diatribe pour mémoire !
La vie, dira le poète, est un fleuve qui, s’il amène la fraîcheur vers le roseau qui tremble, charrie le cadavre qui s’oublie et les immondices des gestes qui manquent de civilité. Le spectacle de la rue est pareil: Le regard s’obstine à se rythmer sur le déhanchement qui trouble mais l’esprit se noie dans les méandres des injustices, s’offusque devant la vulgarité des discours officiels et l’offense faite à l’intelligence solitaire. La manipulation maladroite qui berce les espoirs, entre le café, froid et immonde, et le journal dont les pages s’effacent sous les doigts qui sentent la graisse des « mlawis » à l’huile dénaturée. Le verbe se prostitue, de l’anecdote qui martyrise le sourire d’aise du député qui ronronne, au discours, en majuscules, du ministre coincé dans son costume officiel.
La femme, l’échine brisé par son acharnement à vouloir nourrir l’enfant quand il se débat pour aller jouer dehors, le père qui rentre, le front fermé comme une ligature sclérosée par le temps. La poussière s’amasse sur les dossiers qui se cachent au regard et la justice tremble quand le cri des victimes deviennent audibles. Faut-il changer la couleur du ciel pour se croire en été ou balayer le trottoir pour faire disparaître l’ignorance et l’obscurantisme ?
Mon jour s’étale sur la fraîcheur des enfants qui savent que les parents sont un récif de sécurité et mon soir, vient, avant la nuit, pour me rappeler que l’espoir se fait rare. Des hommes, déguisés en loups, bavent sur mon porte feuilles et les gardiens du temple de Dieu, regardent ailleurs. Un brin d’herbe, tel est mon destin, dans ce tumulte que l’on s’obstine à appeler pays et on veut me faire croire que l’avenir est un orage qui viendra emporter la bêtise, Pissenlit, charognard des racines nourricières et l’arrogance sans vergogne, classe infâme et esprits malins, s’arrachent les destins citoyens dans une curée où le sang et la salive, empêchent l’art de pousser. Le bruit des incisives et la crasse qui se cache sous l’ongle manucuré des femmes vénales deviennent une recette pour bien vivre et supporter le spectacle d’une nation tournée en dérision.
Des étrangers viennent occulter, à nos regards, la furie des vagues sur nos rivages et le ciel se déchire quand les avions décollent pour emporter mes traditions. Des turbans de l’orient aux cravates amidonnées de Wall Street, on négocie des dettes que je n’ai jamais voulues et que je pourrais jamais payer. Ils discutent de l’avenir qu’ils me réservent sans jamais vouloir me connaître, ni me rencontrer. Une ombre de la vie, une fumée qui s’épuise à vouloir respirer ou simplement un bout de viande qui s’obstine à battre pour leur prouver que, sans moi, ils n’existeraient point !
Je suis l’arrête de poisson qui empêche la gorge d’être à l’aise ou l’odeur du charbon qui se bat contre la morsure du froid dans la vallée de Bin Al WIdan, je suis l’épine invisible que laisse la figue de Barbarie sur le pouce insouciant de l’enfant qui s’étouffe dans sa morve. Je ne dors pas, je veille sur l’image d’un pays qui ne veut pas mourir et je me lève le matin pour venir regarder la danse des banderoles sur le parvis du temples des complots: Parlement fantôme ou antre des marchandages des consciences, nous assistons à vos festins avec l’âme comme une déchirure qui balafre le visage de la marocanité. Nous attendons le soir du verdict populaire qui viendra dénoncer votre incompétence et le jour où la lumière aveuglera votre vision étroite de la chose que vous avez promis de servir !
Ils ne sont pas morts nos fils apatrides et dans leur cœur subsiste, encore, la flamme qui devrait brûler votre inconscience. Le temps est pour nous un allié car la sentence inévitable viendra comme un vers qui se réveille dans le fruit de vos manigances.
Chantres de la rue qui respire la poussière et le bruit, ménestrels sans mandoline, chantez le retour des fiertés égorgées avec l’ennemi déguisé en amitié. Criez la haine des hommes et des femmes qui s’étourdissent dans leurs gémissements nocturnes pour oublier leurs journées inutiles. Lancez à leurs visages maquillés, les insultes qu’ils déguisent comme des promesses sans odeur et sans sève.
Le souvenir de leur traîtrise est écrit sur le fronton de leur club spolié à la conscience populaire et chaque matin, quand ils reviennent de leurs orgies financières, ils regardent leurs souliers cirés comme des miroirs par les mains auxquelles ils ont volé la subsistance. Ils gloussent derrière la question naïve que leur lance l’ombre d’un citoyen qui croit encore à la providence. Ils préparent leur discours comme on façonne un mensonge et pour mieux paraître crédibles, il y ajoute un verset pour narguer la piété des vieillards qui ont pu voir, un jour, l’ange Gabriel. Ils s’encouragent pour faire semblant d’être, fatigués par l’effort, au bord d’une démission qu’ils dessinent comme une menace. Sans eux, semble-t-il, la bannière rouge frappée de l’étoile verte deviendrait blanche et l’ennemi invisible, aux portes de nos espoirs, viendrait uriner sur ce qui nous reste comme courage !
Discours inutile ou serment d’allégeance à la volonté de se croire libre au fond de moi, là où il n’y a ni maître ni esclave !
Chaque pèlerin se dirige à la Mecque à sa manière !
Finalement, le temps dévoile les intentions et dénonce les hypocrisies. « Je désirerais qu’on fût libre de se rire ou de se moquer de tous ; que des hommes, réunis dans un temple quelconque pour invoquer l’Éternel à leur guise, fussent vus comme des comédiens sur un théâtre, au jeu desquels il est permis à chacun d’aller rire. Si vous ne voyez pas les religions sous ce rapport, elles reprendront le sérieux qui les rend importantes (…). Plus de dieux, si vous ne voulez pas que leur funeste empire vous replonge bientôt dans toutes les horreurs du despotisme ; mais ce n’est qu’en vous en moquant que vous les détruirez ; tous les dangers qu’ils traînent à leur suite renaîtront aussitôt en foule si vous y mettez de l’humeur ou de l’importance. Ne renversez point leurs idoles en colère : pulvérisez-les en jouant, et l’opinion tombera d’elle-même. » (Donatien Alphonse François de SADE – La Philosophie dans le boudoir
Quand on regarde l’Iran, aujourd’hui, que voit-on ? Une sorte d’oligarchie religieuse qui dépense plus de 40% des ressources à propager leur doctrine. Liban, Syrie, Yémen… Songent-ils, vraiment, à sauver les âmes de leur population ? A bien regarder ce qui s’et passé en 1979, ce n’est nu un soulèvement populaire spontané et sincère, ni le rêve d’un génie qui se concrétise. C’est juste une passation du pouvoir. Pouvoir de l’argent qui coulait des puits de pétrole. Khomeini n’a rien fait d’autre qu’utiliser le Coran pour renverser une situation. L’Iran du Chah d’Iran était déjà au bord de l’implosion tant les fossés entre riches et pauvres n’attendait qu’une étincelle pour s’enflammer.
Les valeurs de justice et de solidarité qu’inspire l’Islam ont été savamment exploitées pour récupérer la colère populaire. Dès qu’ils s’installèrent, les mollahs se mirent à récupérer les biens et les fortunes amassées du temps du Chah. Grâce à Khomeini, les pauvres virent les riches devenir pauvres et, si leur niveau de vie sembla s’améliorer, ils perdirent toutes leurs libertés. Le pays devint une prison à ciel ouvert où même le fait de respirer est contrôlé. La fortune avait changé de mains sans que le peuple ne s’aperçoive de la différence. « Pauvre mais libre ou pauvre et soumis ? » Deux alternatives qui ne profitent qu’à ceux qui, en haut, décident à quel destin, on a droit.